Dans un récent document rendu public, le Minisère camerounais des Finances (Minfi) renseigne l’opinion publique sur la cryptomonnaie qui cristallise l’attention depuis quelques temps. L’on apprend que la première cryptomonnaie, le bitcoin a été minée en 2009 et n’avait aucune valeur ; sa valeur en avril 2010 était de 14 centimes, le marché avait commencé à prendre sa forme.
Selon le document publié par le Minfi, la cryptomonnaie tire ses origines de la philosophie libertarienne ou anarcho-capitalisme, très hostile à l’intervention de l’Etat. L’idée est apparue pour la première fois à la fin des années 80. Ainsi, il était question de créer une monnaie qui puisse être utilisée de manière implacable et fonctionner sans les entités centralisées.
La cryptomonnaie a ensuite évolué au courant de la décennie qui a suivie, sans toutefois donner lieu à un phénomène d’envergure mondiale. David Chaum crée le DIGICASH, forme précoce de paiement électronique cryptographique qui a besoin d’un logiciel utilisateur et des clés cryptés spécifiques pour les transactions.
Avantages de l’investissement en cryptomonnaie
Le document du Minfi est sans équivoque, les cryptomonnaies ont un mécanisme sophistiqué de prévention de l’inflation. Il s’agit du cas particulier du bitcoin. Dans son réseau, l’inflation est empêchée par plusieurs fonctionnalités :
- Emission ne dépassant pas le plafond non-modifiable de 21 millions unités ;
- Les nouvelles entités sont émises strictement une fois toutes les 10 minutes ;
- Tous les 4 ans, l’émission des unités est divisée par deux.
L’on remarque qu’il existe des méthodes similaires dans chaque réseau de cryptomonnaie, cela permet de prédire à l’avance combien de pièces existeront dans une certaine période de temps. En outre, il n’existe pas d’organisme de réglementation qui pourrait prendre la décision exclusive d’augmenter les émissions.
Les cryptomonnaies ont aussi l’atout de garantir des faibles coûts de transaction et paiement rapides. « Les transactions dans les systèmes de cryptomonnaie sont effectuées sur le principe Peer to Peer (P2P), sans la participation d’un organe de contrôle central. La réduction des coûts de maintenance du réseau permet de réduire considérablement les frais de transfert. De plus, les transactions de cryptomonnaie ont une vitesse de traitement élevée », peut-on lire.
Dangers liés à la cryptomonnaie
Parmi les dangers liés à ce type de monnaie, il convient de relever les risques d’abus, ceux de prolifération des activités criminelles, sans oublier le fait qu’il soit trop volatile et piratable.
S’agissant des risques d’abus, l’une des caractéristiques marquantes de la cryptomonnaie est qu’elle permet de réaliser des transactions de manière anonyme. Avec une monnaie classique, les transactions doivent passer par une banque qui connait le nom et les coordonnées de ses clients ainsi que des personnes et organismes avec lesquels ils réalisent des transactions. Le champ de la réglementation bancaire et financière étant largement défini par son objet (argent et instruments financiers), les cryptomonnaies et les activités dont elles sont le support en auraient naturellement été justiciables si ces qualifications avaient pu leur être appliquées, Tel n’est cependant pas le cas. Bien au contraire, les cryptomonnaies fonctionnent selon un système décentralisé et grâce à des clés de chiffrage (principe de la blockchaim) qui ne nécessitent aucune identification. Il n’est donc pas possible aujourd’hui d’en réguler l’émission. Cette absence de régulation des cryptomonnaies pourrait être un danger sérieux pour les relations contractuelles.
Pour ce qui des risques de prolifération des activités criminelles, il faut dire que du fait de leurs caractéristiques et de leur mode de fonctionnement, les monnaies virtuelles présentent des risques que les criminels considèrent comme des opportunités. Compte tenu de leur anonymat et de leur non traçabilité, les crytomonnaies apparaissent comme des moyens privilégiés pour servir d’intermédiaire dans les échanges dans le cadre de l’économie souterraine et illégale comme le blanchiment d’argent, les trafics d’armes et de drogues et le terrorisme.
Enfin, les crytomonnaies sont trop volatiles et piratables, des valeurs virtuelles non adossées à des activités réelles. En conséquence, elles sont très volatiles. D’après Dwyer (2015), le Bitcoin a été volatile que l’or et les principales devises nationales sur la période 2010-2014. Cette forte volatilité rend les investissements trop risqués. Par ailleurs, aucune autorité ne veille à la sécurisation des coffres forts électroniques et les porteurs n’ont donc aucun recours en cas de vol par des pirates informatiques.
Innocent D H