Les pays africains parmi lesquels le Cameroun, feraient face à un risque de stress de la dette, une situation qui inquiète à plus d’un titre le Fonds Monétaire International(FMI). Selon cette institution multilatérale chargée de la stabilité financière, la dette du pays devrait atteindre les 40% de son produit intérieur brut, d’ici la fin de l’année 2019.
Plusieurs facteurs plombent considérablement la capacité du Cameroun à générer les avoirs extérieurs et accroissent le déficit courant. Parmi ces facteurs, il y a la conjoncture internationale morose pour les prix du pétrole ; une baisse de la production de l’or noir à 70 000 barils jour contre 100 000, deux ans plus tôt, sans oublier la baisse des exportations de cacao et de café causée par les conflits dans la partie anglophone du pays.
Rappelons-nous, l’Agence de notation Standard & Poors, dans une analyse publiée le 11 octobre 2019, a eu à préciser : « Les dépenses publiques continueront à subir diverses pressions, incluant les risques sécuritaires, les élections de 2020, les subventions énergétiques et les plans d’infrastructures ».
Pour que le Cameroun puisse atteindre son émergence à l’horizon 2035 avec un produit intérieur brut (BIP) par habitant de 4035 $, la Banque mondiale (BM) estime que le pays doit pouvoir réaliser une croissance moyenne du PIB par habitant de 5,7% entre 2015 et la date d’échéance de cette vision. L’accumulation des dettes des sociétés publiques où l’État est actionnaire à plus de 10%, de même que des emprunts contractés et non encore décaissés parce que les projets y relatifs ne sont pas encore exécutés, inquiètent également Standard & Poors. Les discussions s’annoncent donc houleuses lors de la prochaine session budgétaire qui se déroule en novembre.
Innocent D H