Un concept développé par Armelle Sidje Tamo, ingénieure en réseaux et télécommunication et fondatrice de « Products Related to Agricultural sector (Pra) ».
La jeune dame et son équipe sillonnent les villes proches de Yaoundé après la grande période de récolte des régimes de banane plantain. Le matériau qu’elle utilise se trouve à profusion dans les plantations ciblées afin d’engranger ce dont elle a besoin, sans pour autant détruire les plants des troncs de bananier.
Armelle Sidje Tamo, entrepreneure : « Nous avons juste besoin du cœur du tronc, c'est-à-dire la tige blanche et jaunâtre, riche en fibre ; c’est la raison pour laquelle nous intervenons après les récoltes ; Je puis vous dire que nous ne manquons jamais de matières premières, étant donné que le Cameroun produit environ quatre millions de tonnes de banane plantain chaque année et lorsqu’on dit quatre millions de tonnes, on dit huit millions de troncs de bananiers qui sont disponibles… ».
Processus de transformation
Bien que les secrets ne soient pas tous dévoilés, la fondatrice de « Products Related to Agricultural sector » achemine le matériau recueilli au niveau de l’usine, construite dans un quartier de la ville aux sept collines. Ses collaborateurs et elles dégainent les troncs de bananiers, coupent la fibre et la trient avant de la plonger dans un chaudron pendant huit heures de temps.
C’est à l’issue de ce processus que tout est mis à sécher. Armelle Sidje Tamo : « En fait, l’idée c’est d’obtenir la cellulose. C’est l’élément qui est le plus important lorsqu’on veut obtenir du papier ou si vous préférez de grandes feuilles. L’avantage avec les fibres de plantain c’est que ces dernières sont véritablement solides… ».
De grandes feuilles qui seront, selon le grammage transformées en cartons, en sacs, en rouleaux de papier, en emballages. Au fil des mois, la start up est passée à une production de plus de 500 emballages par jour. Les prix bien évidemment varient selon le type de produits choisi.
Lire aussi : Innovation : Une station de lavage auto écologique créée à Yaoundé
Une production qui ne couvre pas totalement la demande, d’où l’importance des partenariats
Armelle Sidje Tamo : « Nous lançons un appel aux agriculteurs, producteurs de plantain afin d’établir partout où ce sera possible, des mini points de transformations. Je pense beaucoup plus aux villages et autres campements. Nous allons ainsi revenir dans le grand atelier, non plus avec les troncs mais plutôt avec les fibres. Si nous parvenons à le faire, nous sommes convaincus que nous serons en mesure de booster nos productions et de répondre à la demande qui se fait de plus en plus forte ; Car, nous commercialisons aussi bien au Cameroun que vers certains pays de la Sous Région ».
Au-delà de la fabrication des emballages éco responsables, la jeune dame s’est lancée dans des actions de solidarité, vis-à-vis notamment des femmes du milieu rural à qui elle donne des formations pour la fabrication du bioplastique. Des actions qui contribuent à la réduction des déchets plastiques et de la déforestation.
Lire aussi : Cameroun : 30 PME des secteurs agroalimentaire et cosmétique vont bénéficier d’un accompagnement dans le packaging
Nicole Ricci Minyem