Dès les premières heures de ce mardi, les employés de la Société Hygiène et Salubrité du Cameroun ont engagé un sit-in devant les locaux de la direction générale à Yaoundé. Ils réclamaient le paiement de leurs arriérés de salaire.
Habillés en combinaisons orange, certains étaient assis à même le sol, sans tenir compte des gouttelettes de pluie qui arrosaient la ville aux sept collines. D’autres, se tenaient appuyés contre le mur de la canalisation de la rivière Mfoundi, qui ondoie derrière la clôture de la direction générale.
Aucune pancarte, aucun bruit, juste le silence. Mais, celui-ci était encore plus parlant, que tout autre bruit qui aurait été fait, par ces parents, responsables de familles qui n’ont pu envoyer leurs enfants à l’école alors que nous sommes rendus à la troisième semaine des classes maintenant. La raison principale de ce mouvement d’humeur, comme le révèlent ces quelques témoignages recueillis de façon anonyme : « Ce n’est plus supportable. Trois mois sans le moindre salaire, est ce que ces gens se préoccupent de savoir comment nous vivons, nous et nos familles ? Mes enfants, comme la plupart des enfants de mes collègues, sont encore à la maison ».
Un autre se pose lui aussi des questions : « Comment pouvons-nous nous les envoyer à l’école ? Avec quels moyens pouvons-nous les inscrire, alors que nous sortons chaque jour et leur disons que nous nous rendons au travail et pourtant, nous rentrons chaque jour, la queue entre les jambes ? »
En face d’eux, les responsables de cette entreprise se tiennent coït. Dans les deux camps, on se regarde avec méfiance. Devant ce qui ressemble à un garage, l’on note la présence d’une dizaine de camions garés sans aucun conducteur dans les cabines. Un peu plus loin, ce sont les bacs à ordures et des balaies jetés de manière éparse.
Des fonds déboursés pour l’achat du matériel
C’est ce que croient savoir ces employés qui ont résolu ce jour de faire part de leur colère à la direction générale de la société Hygiène et Salubrité du Cameroun, puisque de ce côté, « ils n’ont pas trouvé opportun d’apporter une solution après avoir été saisi par, la plateforme des syndicats départementaux du secteur de l’assainissement du Mfoundi.
« Ils n’hésitent pas à débourser 150.000.000 Fcfa pour l’achat d’un simple camion et, sans tenir compte de la situation traumatisante que le chauffeur traverse, on le lui confie. Et lorsque surviennent les accidents, les gens sont surpris. Ce n’est pas pour justifier quoi que ce soit, mais, je veux expliquer qu’un chauffeur ne peut avoir l’esprit tranquille, lorsque chez lui, il ne peut pas assurer… ».
Du côté du staff administratif, on veut présenter les employés comme des menteurs. Le responsable de la communication Joel Olomo Ndo assure que « les salaires sont payés chaque 25 du mois. Mais par souci d’humanisme, le top management a promis à ses collaborateurs de payer le salaire du mois d’août, courant semaine du 23 septembre. Mais il se trouve malheureusement que beaucoup n’ont pas bien saisi la nuance et ont cru qu’ils recevront leurs le 23 septembre. Quelques heures après, ils se sont mis à manifester. Toutefois, la situation sera régularisée dans les prochaines heures… ».
Nicole Ricci Minyem