C’est la principale question abordée au cours d’un déjeuner d’échanges organisé ce Jeudi par le Réseau des Parlementaires pour la Gestion Durable des Ecosystèmes Forestiers d’Afrique centrale ; Déjeuner auquel prenait part l’honorable docteur Christian Ruck – Facilitateur de la République Fédérale d’Allemagne désigné par l’Union Européenne.
Etats des lieux
Selon Global Forest Watch, le bassin du Congo a perdu plus de 600 mille hectares de forêts primaires en 2020, soit une augmentation de 9% par rapport à l’année 2019. Ces vingt dernières années, l’année 2020 été la 3ème année la plus difficile pour les forêts.
Malheureusement, les choses semblent ne pas vouloir s’arranger puisque la route de l’Asie est la nouvelle voie d’exportation du bois ; elle ne répond pourtant pas toujours aux normes de limitation d’exportation. Une situation qui mérite d’être présentée au facilitateur allemand, selon l’honorable Cabral Libii – membre du Repar
« Il n’est certes pas celui qui prend les décisions ; toutefois, il serait important que soit évoquée la question de la compensation sociale. Une chose est de dire aux Populations de ne pas exploiter les forêts ou d’aider à les préserver, mais en même temps, la pollution ne vient pas d’elle. Ces questions doivent être évoquées par le facilitateur lors des rencontres internationales car, il est important que la situation soit sue de tous… ».
D’autres sources indiquent par ailleurs que les pertes de forêts primaires sont aussi en augmentation dans le bassin du Congo, qui d‘après des études, représente pourtant une source majeure de précipitation dans la Région Sahélienne.
Au cours de la rencontre de ce Jeudi, qui avait pour cadre le Hilton hôtel de Yaoundé, les membres du Réseau des Parlementaires pour la Gestion Durable des Ecosystèmes Forestiers d’Afrique centrale (Repar) ont entre autre évoqué le sujet de la transhumance étant donné que nombreuses sont les populations qui se déplacent à cause de l’exploitation anarchique de leur zone d’habitat.
Afin de préserver ce qui est considéré par tous comme le deuxième Poumon du Monde, ils ont saisi l’occasion qui leur était offerte afin de faire quelques propositions au Facilitateur allemand, une sorte de feuille de route qui comprend :
L’Elaboration d’une stratégie sous régionale des Parlementaires sur la problématique du One Health – le Plaidoyer des Parlementaires du Tchad et du Cameroun sur la problématique de la transhumance et de la gestion transfrontalière des aires protégées – la Réalisation d’une étude sur l’état des lieux de l’intégration des recommandations issues des différentes conférences des parties dans le corpus législatif des pays membres de la Commission des Forêts de l’Afrique Centrale (Comifac) – la Production d’un recueil de texte juridique sur le protocole de Nagoya en Afrique Centrale – le Plaidoyer des Parlementaires pour la capitalisation des expériences des initiatives pilotes du projet appui régional à la Comifac, en mettant un accent sur les thématiques de Droits de l’Homme et spécifiquement : Le Consentement Libre Informé et Préalable, les savoirs traditionnels, le mécanisme de plainte, les droits d’usage…
Ayant pris connaissance de ces propositions, docteur Christian Ruck – Facilitateur de la République Fédérale d’Allemagne a réaffirmé que les problématiques des forêts, des climats et de la biodiversité sont ne sont pas très faciles à aborder ; il est donc question de faire un deal au niveau international si l’onveut sauver ce poumon. Pour atteindre ces objectifs, il faut de son point de vue « œuvrer pour la mise en place d’une bonne gouvernance, des modalités de paiement pour les services écologiques sur l’échelon mondial…
Mais plus que cela, au regard des enjeux dont nous avons tous conscience, il est important que tous les pays du Bassin du Congo parlent d’une seule voix ; cela va permettre d’influencer les négociations avec plus de poigne, plus de pouvoir, c’est à cela que je vais m’atteler ».
Il faut relever que la République Démocratique du Congo et le Cameroun figurent dans le top 10 des pays ayant enregistré les plus grandes pertes de forêt primaire le monde en 2020.
Nicole Ricci Minyem