Selon des informations officieuses, le nommé Boutili Rostand serait en ce moment à l'hôpital régional de Bertoua et les médecins tentent d’extraire la balle qui est dans son corps.
Nos sources indiquent qu’il a été conduit dans ce Centre hospitalier à l’issue de la réunion présidée ce jour par le sous-préfet de l’Arrondissement de Kette, région de l’Est qui est descendu sur les lieux, avec les éléments des Forces de Sécurité.
Il n’est pas possible à cet instant de donner avec exactitude les raisons ayant conduit le chinois à s’en prendre à sa victime, ancien employé de la China mining mais, cette attitude n’est pas inhabituelle. Des confrères et les membres de la Société Civile en ont fait large échos.
On sait par exemple que depuis 2015, l’organisation « Forêts et Développement Rural », FODER n’a de cesse interpeller les autorités et les administrations en charge de la gestion de ressources minières, de la sécurité et de l’administration territoriale sur l’usage des armes à feu dans les sites d'exploitation minière par les exploitants miniers.
On se souvient qu’en 2019, c’était l’artisan minier, Narko Tayo qui avait reçu une balle tirée par un employé d’une entreprise chinoise, installée à Colomine, dans l’arrondissement de Ngoura - Région de l’Est.
Bien avant lui, en 2018, à Longa Mali dans la région de l’Est, c’est un exploitant minier chinois qui avait tué par balle un artisan minier Camerounais dans un chantier de l’entreprise minière chinoise Lu et Lang. Le tireur chinois avait été par la suite tué par les autres artisans à coup de pierres.
Qu’est ce qui justifie l’emploi des armes dans es exploitations minières au Cameroun ?
De quel droit les responsables des entreprises chinoises pensent – ils qu’ils peuvent allègrement exploiter les sites miniers au Cameroun, utilisant outrancièrement les Camerounais tout en leur interdisant de faire pareils, même s’ils ont en leur possession, des titres d’exploitation.
L’attitude de ces exploitants est une entorse manifeste aux dispositions contenues dans le Code Minier de 2016. Dans son article 26 alinéa 2, il est écrit :
« L’autorisation d’exploitation artisanale peut être attribuée dans un permis de recherche, même si cette attribution est conditionnée par une approbation préalable… ».
Ce qui signifie que les populations riveraines elles aussi peuvent exploiter dans lesdits titres, sans qu’ils ne soient sous la menace des armes à feu, dont font usage les chinois ainsi que ceux dont ils louent les services pour garder les sites d’exploitation minier.
En le faisant, le législateur a bien voulu reconnaitre que l’exploitation artisanale traditionnelle de l’or qui est une activité ancestrale, est la principale source de revenus de ces communautés des zones minières.
Par conséquent, le fait que les entreprises minières de la semi-mécanisation utilisent leurs documents pour s’accaparer des sites miniers et expulser carrément lesdites communautés avec les moyens les moins orthodoxes, à l’instar des tirs à balles réelles, ne peut qu’alimenter les conflits.
Certaines interrogations s’imposent, au regard de ce énième incident :
Quelle est la règlementation en ce qui concerne l’utilisation des armes à feu ?
Que prévoit ladite règlementation dans des zones habitées par des populations vulnérables dans des chantiers miniers ?
Que comptent faire les autorités Camerounaises afin de protéger leurs concitoyens qui se sentent de plus en plus vulnérables abandonner à elles mêmes ?
Nicole Ricci Minyem