Selon les Nations unies, 22 civils dont 14 enfants ont perdu la vie lors d’une tuerie le 14 février dernier au Cameroun. L’attaque s’est déroulée dans la localité de Ntumbo, département du Donga-Mantung dans la région du Nord-Ouest. L’identité des assaillants reste inconnue. Des ONG et, partis d’opposition et des activistes pointent un doigt accusateur sur l’armée camerounaise.
Les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest Cameroun sont en proie depuis plus de trois ans à des conflits opposants les forces armées à des combattants séparatistes. Le vendredi 14 février 2020, aux environs de 14 heures, a eu lieu l’une des attaques les plus meurtrières dans le Nord-Ouest. Les populations du village Ntumbo, département du Donga—Mantung, ont été attaquées par des hommes armés non identifiés.
D’après le chef du Bureau de coordination des Affaires humanitaires (OCHA), James Nunan, « vingt-deux civils ont été tués le matin du 14 février. Des hommes armés ont, pour une raison inconnue, ciblé ces personnes. Parmi les 22 victimes, nous sommes portés à croire que 14 étaient des enfants, dont 11 filles et neuf âgés de moins de cinq ans, une mère enceinte et deux femmes qui portaient leurs bébés. Une seconde femme enceinte a été blessée par balles. Heureusement, elle est encore en vie. Elle a été hospitalisée et se trouve dans un état critique. Hélas, elle a perdu son bébé. Dans la plupart des cas, ils ont été tués par balles et leurs corps ont été brûlés dans des maisons qui ont été incendiées ».
L’identité des assaillants reste inconnue malgré tous les témoignages
L’armée camerounaise et les combattants sécessionnistes se renvoient la responsabilité. L’opposition et des ONG locales ont accusé les soldats camerounais d’être responsables des cette tuerie.
Des leaders séparatistes installés à l’étranger ont indiqué sur les réseaux sociaux, qu’il s’agit d’un massacre organisé par des militaires. Des déclarations qui ont été démenties par un responsable de la communication de l’armée. « Les Forces de défense camerounaise ne sont pas impliquées dans ce massacre », a-t-il déclaré, pointant à son tour des bandes armées déguisées en militaires.
Le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), l’un des deux principaux partis d’opposition, a « condamné le massacre » de femmes et d’enfants, dans un communiqué. Le PAP de Njang Denis a également réagi. Ils exigent qu’une enquête soit ouverte et demandent des sanctions contre les auteurs.
Sur sa page Facebook, l’avocat Felix Agbor Balla, président du Centre pour les droits de l’homme et la démocratie en Afrique (CHRDA), a condamné « l’horrible meurtre » de « femmes et d’enfants (…) par les forces de défense de l’Etat ».