Le prélat avait été kidnappé alors qu’il effectuait une tournée dans le diocèse de Mamfé, dans le cadre de la célébration de la Pentecôte ; Ses kidnappeurs l’ont relâché le 1er Juin dernier, dix jours de captivité
Accueilli par ses fidèles qui, l’on s’en souvient, ont initié des marches afin d’exiger sa libération, mais aussi interpeller les ambazoniens afin qu’ils arrêtent de s’en prendre aux prêtres installés dans les Régions du Nord et du Sud Ouest, l’Abbé Christopher Eboka a redit sa Foi et sa confiance au Seigneur qui lui a permis d’être sain et sauf devant eux :
« Je vous dis toujours que la prière est notre seule arme. Sans la prière, nous ne sommes rien. Dieu nous a montré le signe après neuf jours de prière intense, c’est-à-dire une neuvaine complète. Après ces neuf jours de prière, le Seigneur l’a fait pour nous ; Nous ne pouvons que lui dire Merci et le servir avec plus de passion, parce qu’une fois de plus, il nous a montré qu’il est un Dieu vivant… ».
L’Eglise Catholique pointée du doigt des deux côtés
Les ambazoniens, dans un communiqué qui leur est attribué et qui circule sur les réseaux sociaux, accusent « l’église mère » de « jouer un rôle trouble dans le conflit qui les oppose à l’Armée Camerounaise… ».
Pour ces individus sans Foi ni Loi, c’est un tort de leur demander de déposer les armes et le kidnapping de l’Abbé Christopher Eboka selon eux, est un message fort :
« Cette arrestation est un message que nous voulons envoyer à l’Église catholique pour lui demander de revoir sa position. Nous exigeons que l’armée de Biya dépose les armes et s’en aille…», peut – on entre autres lire dans le fameux communiqué.
Une accusation que rejette Mgr Andrew Nkea - archevêque de Bamenda qui se confiait à ce propos dans le cadre d’une interview réalisée par nos confrères du journal la Croix Africa ; Entretien au cours duquel il a affirmé que l’Eglise Catholique est entre le marteau et l’enclume car accusée par les différents protagonistes :
« Il arrive que les séparatistes nous accusent d’être proches du gouvernement et que le gouvernement aussi nous accuse d’être proches des séparatistes, alors qu’il n’en n’est rien. L’Eglise ne saurait prendre part à un conflit en s’alignant derrière tel ou tel autre protagoniste. Notre rôle est de prier pour que la Paix revienne, pour la réconciliation et nous nous limitons à cela… ».
Malgré ces explications, le bilan est lourd au sein de cette congrégation religieuse. Depuis le début du conflit, l’on a noté trois décès : le père Alexandre Sob Nougi assassiné le 20 juillet 2018 ; Gérard Anjiangwe - séminariste du diocèse de Bamenda, tué le 4 août 2018 et le père Cosmas Omboto Ondari - missionnaire kényan, mort en novembre 2018. Les enlèvements quant à eux, sont innombrables car ils se comptent aujourd’hui par dizaines.
Nicole Ricci Minyem