Alors qu’une femme et son enfant restent introuvables, les corps sans tête des autres victimes enlevées quelques heures plus tôt ont été retrouvés samedi dernier, dans la brousse de Tolkomari vers Kolofata
Une horreur. Des images violentes et insoutenables, que celle de ces pauvres ères tombés sous les coups des actes barbares d’individus sans foi ni lois, qui ne cessent de s’en prendre aux autres, au nom d’une obscure idéologie.
Les terroristes de la secte Boko Haram, qui trouvent une orientation et un sens à leur sombre existence, en s’abreuvant de la douleur, de la psychose et du sang de ces populations malheureusement prises pour cible.
Des victimes qui viennent s’adjoindre à la longue liste de tous ceux qui ont perdu la vie, depuis qu’en 2014, ces « barbares » ont traversé les frontières qui lient le Cameroun au Nigéria, amenant avec eux, la mort et la désolation.
D'après des statistiques établies par Midjiyawa Bakary, gouverneur de la région de l’Extrême Nord, « cette contrée a enregistré plus de 13 000 attaques qui ont fait plusieurs milliers de morts depuis 2014 et ont contraint plus de 250 000 personnes au déplacement, ainsi qu'un afflux de 60 000 réfugiés nigérians… ».
Des incursions sporadiques, avec kidnapping, vol de bétail et autres provisions, destruction des biens… qui interviennent le plus souvent alors que les populations sont plongées dans un profond sommeil et n’ont pas toujours le temps de comprendre ce qui leur arrive.
Il faut toutefois reconnaître que les comités de vigilance sont d’un grand apport dans la protection des villages et de leurs habitants, contrairement à ce qui a été constaté au tout début de ces ingressions.
Abdou Mahamat, correspondant d’un média de la place et résident à l’Extrême Nord en témoigne : « Même si on tend à croire que les attaques sont de plus en plus récurrentes, les membres des comités de vigilance, présent dans les villages font un travail de veille qui porte des fruits. Ils sont toujours en alerte et, ce n’est pas évident pour boko haram d’agir aussi facilement que par le passé. Ce sont les voyageurs, des personnes qui s’éloignent quelquefois des zones de sécurité qui malheureusement peuvent tomber sur des terroristes mais, frontalement, non non, ils n’osent plus… ».
Mais plus encore : « Vous savez que l’armée est présente. Quelquefois, cela n’apparaît pas dans les médias, mais, lorsque nous recueillons les avis des uns et des autres, ils louent la présence de cette armée qui s‘est mise à leur disposition. A u moindre signe d’alerte, ils accourent et c’est cette assurance qui amène les uns et les autres à regagner petit à petit les villages, à se remettre aux travaux champêtres, à l’élevage… Il faut malgré cela resté très très vigilant… ».
Nicole Ricci Minyem