Le mercredi 5 décembre, une large opération militaire s’est déroulée dans le département de Bui, dans la région du Nord-Ouest, et plus précisément dans la localité de Kumbo. Il s’agit d’une vaste offensive, visant à déloger les séparatistes de la zone, afin d’en libérer la population.
Néanmoins, les réseaux sociaux ont témoigné de la violence incroyable des combats et des victimes que l’on a pu malheureusement observer sur place. La ville aurait subi de nombreux incendies, et des cadavres y jonchent le sol.
Depuis le mois de novembre 2016, les régions Nord-Ouest et Sud-Ouest du pays sont le théâtre de violences commises par des groupes et milices anglophones, appelant à faire sécession avec le reste du Cameroun.
L’état camerounais, via ses forces de sécurités et militaires, et plus spécifiquement le BIR (Bataillon d’Intervention Rapide), tente de contenir les actions terroristes des miliciens “ambazoniens”, du nom du pays qu’il aspire à créer.
Pourtant, leur technique de guerilla se rapproche largement plus du terrorisme que du combat légitime. L’une de leur cible prioritaire reste les établissements scolaires, contre lesquels les séparatistes lancent des opérations d'enlèvement de masse des élèves. L’ONU estime que 30 000 élèves sont sortis du système scolaire depuis le début de la crise anglophone au Cameroun. Les risques pour les élèves de voir leur avenir remis en cause se sont considérablement accrus. Ainsi selon Human Rights Watch, les actions de déscolarisation ont fait augmenter le nombre de grossesse chez les jeunes filles adolescentes, et la situation est encore plus grave pour les garçons, qui se font recruter parmi les enfants-soldats des groupes séparatistes.
Les enseignants et les proviseurs ne sont pas plus à l’abri, et leur sort et bien pire encore. Si les menaces sont devenues le lot quasi quotidien du personnel scolaire, elle sont souvent concrétisée, et l’on ne compte plus les mutilations subies, les exactions, les assassinats ou les rapts dont ils sont l’objet.
Ce contexte explique l’offensive des autorités dans cette zone tenue par les “Ambazoniens” séparatistes. De plus, le Président Biya a offert une porte de sortie pour les combattants leur permettant de rendre les armes et de pouvoir se réintégrer dans la société camerounaise. Un décret a en effet été signé dans ce sens.
Ces violences à Kumbo ne furent pas les seules, car dans le même temps, les sécessionnistes lançaient une autre attaque contre un poste de sécurité à Ako dans le département de Donga Mantung.
Peter T.