Le président de l'Union pour la Fraternité et le Progrès (UFP), Olivier Bilé a publié le 2 janvier une lettre ouverte à l'endroit du Chef de l'Etat. En guise d'adresse à la Nation, Olivier Bilé choisit d'interpeller Paul Biya sur les dangers de laisser perdurer la crise, tout en apportant quelques suggestions pour la résolution du conflit.
Comme celà devient de coutume dans notre pays, en fin d'année, chaque leader politique fait un apparition médiatique. Le prétexte, l'adresse à la Nation. Cette année, Olivier Bilé a choisi de la faire différente. Au lieu que ce soit au peuple camerounais et à ses militants qu'il adresse son propos, le visionnaire du mouvement révolutionnaire du foisme politique, tel un Robin des bois préfère directement s'en prendre au détenteur du pouvoir présidentiel.
D'abord, le président Bilé revient sur le niveau des dégâts actuellement dans les deux principales régions concernées : le Nord Ouest et le Sud Ouest du Cameroun. Si aucun chiffre n'est disponible pour comptabiliser le nombre de déplacés et de réfugiés de la région du Nord Ouest, les chiffres du Sud-Ouest sont éloquents. A ce jour, 246000 déplacés internes et 25000 réfugiés au Nigeria voisin.
Par ailleurs, Olivier Bilé avoue combien il sera difficile à terme de dresser un véritable bilan économique, humain, matériel, social et politique de cette crise. Sur le plan économique par exemple, la crise anglophone est responsable de la chute de plus de 20% des recettes d'exportation du Cameroun du fait de l'arrêt et du ralentissement par endroit de l'activité économique.
Le président Olivier Bilé, à chaque fois reconnaît que Paul Biya est le camerounais qui maîtrise mieux que parsonne les causes souterraine de cette crise. Il salut la mise sur pied de nombreuses initiatives à l'instar de la création il y a un mois de la Commission de Désarmement, Démobilisation et Réintégration des rebelles sécessionnistes. Une commission qui commence à porter ses fruits.
Pour sortir de la crise, le leader de l'UFP propose la création d'une commission aux compétences plus élargies susceptible de fédérer un plus grand nombre d'acteurs de la crise depuis les modérés jusqu'aux plus extrémistes. La commission sera appelée Haut Conseil pour le Dialogue et la Réforme des Institutions Nationales (HCDRIN). Ce haut conseil aura trois missions principales.
La première, lancer un grand débat national sur la crise anglophone. Il receuillera par voie de prise de parole publique, médiatique, épistolaire et autres, l'ensemble des propositions, des opinions, des lamentations et des orientations des camerounais.
La deuxième, l'organisation d'un dialogue direct entre HCDRIN, le gouvernement, l'élite anglophone et les sécessionnistes ambazoniens.
La troisième, le HCDRIN devra tenir un référendum ciblé pour les deux régions en crise. Avec trois questions ouvrant sur trois options : le fédéralisme, l'état unitaire, ou la sécession. Une question courageuse voir dangereuse que le président Olivier Bilé demande à Paul Biya d'avoir le courage de poser.
Et pour terminer sa lettre ouverte, le foïste convoqué la parole de Dieu pour inviter tous les acteurs politiques à restaurer le blason de la politique au Cameroun. Selon monsieur Bilé, on peut faire la politique sans mentir.
Stéphane Nzesseu