Quelques jours après la correspondance envoyée au président camerounais par la parlementaire américaine Karen Bass, un collectif de victimes de la crise anglophone s'indignent du fait de la désinformation de cette haute autorité. Ci-dessous, la réponse de l'association des victimes Mbororo de Bamenda :
Association des victimes Mbororo - Ntambang, Bamenda III, Nord-Ouest Cameroun
16/12/2019
A l’Honorable Karen Bass
Congrès des Etas-Unis
Via Email et Fax
Honorable Bass,
Nous, Mbororo du Cameroun sommes une communauté indigène, constituée d’un grand groupe d’éleveurs musulmans et d’autres groupes engagés dans le commerce, dans les régions en crise du Cameroun. Notre Association a lu avec grande consternation votre lettre du 12 décembre 2019 adressée à notre président, S.E. Paul Biya.
Nous pensons que vous êtes mal informée sur plusieurs aspects de ladite lettre. Notre communauté Mbororo a traversé un génocide organisé par des camerounais vivant sur le sol américain qui se considèrent comme des “Ambazoniens”. Nous vous présentons ici quelques “actes horribles de violence” commis par les “groupes armés non-étatiques” que vous avez évoqués dans votre lettre.
Les Ambazoniens vivant aux Etats-Unis, à travers leurs comptes sur les réseaux sociaux, ont demandé notre génocide parce que nous, en tant que peuple amoureux de paix, avions refusé de participer ou de les aider financièrement dans leur agenda politique de sécession avec le Cameroun. Dès lors, les Ambazoniens des Etats-Unis ont demandé à leurs groupes armés de nous tuer, de violer nos femmes et filles et d’abattre tout notre bétail. Leurs groupes armés ont exécuté ces ordres.
Dans notre communauté, nous avons 1078 ménages affectés et 12.373 déplacés internes. Nous avons 189 femmes violées, Plus de 6.000 enfants interdits d’aller à l’école et 272 morts enregistrés. Nous avons été forcés à bout portant de payer totalement, plus de 187.430.000 F CFA depuis octobre 2016. Ces chiffres n'indiquent pas le mal que nous avons enduré étant donné que certains membres de notre tribu ne nous communiquent pas leurs informations.
Le Bataillon d’Intervention rapide (BIR) du Cameroun, sous les ordres du président Paul Biya, est intervenu et a mis fin au génocide initié contre nous. L’armée camerounaise et le gouvernement nous ont aidé à reprendre nos activités économiques, reconstruire les routes locales détruites et nous a procuré un semblant de sécurité dont nous avons besoin pour poursuivre nos affaires.
En tant que groupe, nous avons également participé au Grand Dialogue national pour chercher les solutions à la crise, et cela a été un processus ouvert, productif et très engageant.
Nous vivons et respirons cette crise au quotidien et “dans le moindre détail”. Nous espérons et prions pour que vous soutenniez notre gouvernement et notre président Paul Biya en empêchant les ambazoniens de se cacher aux Etats-Unis, transformant ainsi ce pays en un asile paradisiaque pour le terrorisme international. Nous vous prions de ne pas permettre à notre gouvernement de négocier avec les terroristes internationaux des Etats-Unis qui ont voulaient voir un génocide se produire sur notre peuple, mais plutôt, aider à les ramener devant la justice.
Nous prions que vous continuez à approvisionner notre gouvernement avec l’assistance militaire et financière nécessaire pour éradiquer le terrorisme et mettre un terme à la crise. Nous prions pour que vous examiniez, objectivement, les preuves que de nombreuses organisations non gouvernementales ont rassemblées contre les ambazoniens, et que vous preniez des mesures légales. Regardez leurs vidéos et écoutez les demander des meurtres, tortures, décapitations des membres des civils, des incendies de propriétés et de nombreux autres crimes, à commettre contre des personnes qui ne sont pas d’accord avec eux.
Votre lettre, Honorable Bass, a pour seul effet d’encourager les Ambazoniens des Etats-Unis et leurs soutiens à continuer à s’engager dans “les actes de violence horribles” et autres violations des Droits humains. Vous devrez les en empêcher et non les encourager.
Nous aimerions avoir une entrevue avec vous, Honorable Bass. Veuillez nous le faire savoir si cela est possible.
Dahiru Ibrahim Mohammadu
pour l’Association des Victimes Mbororo