La ville de Kumba est sous les feux des projecteurs depuis le drame survenu dans une école le 24 octobre 2020. Depuis lors, les forces de l’ordre ratissent pour débusquer les miliciens qui se fondent au sein de la population.
La journée de jeudi était toute particulière dans la ville de Kumba. Avec les derniers attentats au Mother Francisca International Academy. Les forces de défense et de sécurité ont procédé à l’improviste à des arrestations hier à Kumba. Pendant près de six heures d’horloge, militaires, gendarmes et policiers ont bouclé certains quartiers à la recherche des séparatistes présumés. « Au sein de la population, vivent des terroristes. Il faut donc pouvoir les extirper, et laisser la population vivre en paix. C’est au travers de ce bouclage que nous réussirons à mettre hors d’état de nuire des terroristes » a expliqué le commandant de la 21e brigade d’infanterie motorisée, le Colonel Severin Eyenga. A la fin de cette opération, 142 suspects sont mis aux arrêts.
Une opération qui pourra se multiplier dans les prochains jours. Les forces de défense trouvent en cette stratégie, une technique pour extirper les miliciens du milieu de la population. Des arrestations à l’improviste qui sont, il faut le dire, le fruit de plusieurs semaines d’investigations et de collectes de renseignements au sein des populations. Une collaboration avec les populations qui se fait de plus en plus étroite. Ce qui témoigne de ce que d’une part, les habitants de ces villes sont fatigués de vivre cette crise et participent à leur manière pour qu’elle prenne fin, et d’autre part, c’est la preuve que les force de défense ont su se rapprocher des populations et ont réussi enfin à gagner leur soutien dans ce conflit. La complexité des opérations au début de cette crise était due au fait que les populations croyaient fermement que ces miliciens luttaient pour défendre les intérêts de la région. Or, au fur et à mesure qu’on avance, on constate clairement que ceux-ci défendent d’autres intérêts et sont prêts à s’attaquer aux habitants de villes de la région s’il le faut.
Cette collaboration de plus en plus effective est un indicateur que la crise amorce certainement sa phase descendante. Et que dans les jours ou les mois à venir, on aura une zone considérablement pacifiée. Pour le bien de tous.
Stéphane NZESSEU