La levée de corps s’est déroulée en mi journée au Camp Yeyap à Yaoundé en présence de ses camarades de promotion, les membres proches de la famille et quelques personnalités de la gendarmerie nationale et chacune des prises de parole était un hommage poignant rendu au disparu
Le pas martial, la mine sombre et avec la solennité des grands jours, les gendarmes ont, au cours de la cérémonie organisée en son honneur reconnu les qualités intrinsèques, humaines, la disponibilité du Maréchal Armel Joseph Liempime. Les témoignages sont allés dans le même sens car tous ceux qui ont pris la parole en ce triste jour ont salué la mémoire de l’un des meilleurs dépanneurs des véhicules d’intervention et de dispersion de la gendarmerie Camerounaise.
Il s’en va à la fleur de l’âge, laissant derrière lui une fiancée éprouvée, leurs quatre enfants et des parents qui n’arrivent pas à accepter les raisons de cette perte.
Retour sur les faits
Revenant d’une mission et accompagné par deux camarades dont l’un grièvement blessé au cours de la rixe, la Maréchal des Logis Armel Joseph Liempime avait émis le vœu de se soulager mais pour cela, il lui fallait une pièce de 100 frs. Une pièce qu’il avait pourtant promis de donner, se proposant de faire de la monnaie car il n’avait sur lui que 500 frs, selon les témoignages des personnes ayant vécu cette scène horrible.
Malheureusement pour lui, il a été confronté à des personnes prêtes à tout pour assurer leur pitance journalière. Ils lui ont opposé une fin de non recevoir, exigeant de lui qu’il donne ce montant. Lorsqu’on voir à quel moment s’est déroulé la scène, il est incompréhensible que les sept individus commis à cette tâche n’aient pu faire, en une journée de trafic, la monnaie de 500 frs, ce qui aurait permis d’éviter ce drame. Pour des raisons qu’ils leur sont propres, ils sont allés au-delà des coups de poings et on cherché la latte, afin d’assommer leur adversaire.
Triste fin pour un jeune qui, selon les dires de ses bourreaux, lors de la reconstitution des faits, ne s’était même pas présenté comme gendarme. Il était un Camerounais ordinaire qui voulait simplement se soulager mais qui a dû faire face à la sauvagerie dont font montre, ceux qui en valent au monde entier, à cause des conditions dans lesquelles ils vivent.
Les mesures prises vont – elles résorber définitivement le phénomène ?
L’on craint que non. Le promoteur de l’agence incriminée a certes fait son mea culpa ; le ministre des Transports a décidé du non paiement de la pièce de 100 frs lorsqu’on veut avoir accès aux zones d’aisance dans les agences de voyage. Cependant, qui va faire le contrôle ? Combien de décisions « émotives » ont été prises au Cameroun après un drame mais, au bout de deux, trois voire quatre mois au plus, qui en a tenu compte ? Les attitudes décriées ont refait surface et la vie a continué son cours normal, en attendant le prochain drame.
Le Maréchal de Logis Armel Joseph Liempime sera inhumé à Bertoua, son village natal ce 15 Août. Un véritable gâchis.
Nicole Ricci Minyem