C’est entre autres le constat fait par les responsables du Mouvement Réformateur, au cours des travaux de leur session extraordinaire organisés dans la capitale politique Camerounaise le 20 août dernier.
Dans son propos de circonstance, Samuel Billong – président national du Mouvement Réformateur, a affirmé que :
« La récurrence des évènements funestes de ces derniers jours plonge la nation toute entière dans la consternation…
L'horreur et la barbarie la plus inhumaine sont devenues au Cameroun des faits presque ordinaires. La recrudescence des incursions attribuées à la secte terroriste boko haram continue d'endeuiller les populations déjà très appauvries dans l'extrême-nord.
Les populations des départements du Mayo-Tsanaga, du Mayo-Sava et du Logone et Chari, vivent au rythme des assauts, pillages, incendies, rapts, assassinats...et l'insurrection sanglante de Nguetchewe dans la nuit du samedi 01er au dimanche 02 Août 2020 qui a fait pas moins de 19 morts, vient comme pour rappeler le martyr des habitants de Gouzoudou, Krewa-Mata, Kordo, Bargaram, Touski... abandonnées à elles-mêmes.
Dans les régions du nord-ouest et du sud-ouest les affres d'une guerre inutile qui n'aurait jamais dû commencer font jaillir au visage de l'humanité toute entière les atrocités les plus abjectes.
Les scènes d'horreurs sont devenues familières à Muyuka, Mankon, Batibo, Ndop, Mbengwi, Ngarbuh ...
Les populations prises en étau par une guerre fratricide opposant l'armée nationale et des bandes armées vivent l'horreur au rythme des massacres, bavures et assassinat odieux de l'aveu même de la communication gouvernementale.
La mauvaise qualité des routes et du parc automobiles associée aux indélicatesses des usagers vient ajouter aux horreurs de la guerre son lot de morts par dizaine presque chaque semaine.
Depuis le début de cette année, la Nation a connu plusieurs décès sur les routes dont, à titre illustratif, près d'une vingtaine le dimanche 09 août 2020 sur l'axe Bafoussam-Foumban, sis à Banefo dans la région de l'Ouest du Cameroun.
La séquence meurtrière de ces accidents se réalise dans une indifférence gouvernementale inacceptable. Face à toutes ces pertes en vies humaines dans l'apathie et l'indifférence générale, apportant la preuve de l'insensibilité du régime gouvernant qui fait le lit de la déshumanisation de la conscience collective.
Le Mouvement Réformateur adresse aux familles durement éprouvées ses condoléances les plus attristées, exprime sa sympathie aux populations camerounaises dans l'effroi de ces horreurs.
Il relève pour le condamner fermement l'impuissance et l'inaction respectives du Gouvernement de la République face aux multiples drames que vivent au quotidien les populations camerounaises;
S'agissant particulièrement de la guerre civile dans les régions du nord-ouest et sud-ouest, en relevant que :
Face aux horreurs de la guerre, le Gouvernement n'offre comme solution que l'accentuation des opérations militaires tel qu'il ressort du communiqué du gouvernement datée du 13 août 2020 sur les horreurs de Muyuka et Mankon ;
Alors que la Nation dans une quasi-unanimité a salué l'ouverture des négociations avec les leaders anglophones en détention, les manœuvres de certains va-t'en guerre, bien perceptibles dans la communication gouvernementale, du 06 juillet 2020 y relative, semblent avoir stoppé net cette initiative pourtant salutaire;
La recrudescence des actes de guerres sur ce théâtre, sans aucun doute à l'origine de la mesure gouvernementale du 18 août 2020 portant restriction de la vente et de l'utilisation des armes blanches dans les régions du nord-ouest et du sud-ouest, mesure pour le moins absurde qui criminalise toutes les populations de ces deux régions et atteste du manque de sérénité dans la réponse gouvernementale à cette crise.
Le Mouvement Réformateur appelle le Gouvernement à prendre acte de l'échec du Grand Dialogue National, en s'engageant résolument et sans réserve pour un dialogue direct avec tous les acteurs de la crise grave qui menace l'unité du pays.
En réaffirmant son attachement à l'unité nationale et sa vision d'une intégration renforcée de la sous-région d'Afrique Centrale, il :
Rappelle qu'il appartient en dernier ressort aux populations de l'ancien Southern Cameroon en l'occurrence de se prononcer librement et sereinement sur leur avenir dans un cadre démocratique,
Demande dès lors à tous les acteurs de la crise de privilégier la voie pacifique pour la résolution de cette guerre;
Exhorte particulièrement le Président Paul Biya, Chef de l'Etat, mendiant de la paix tel qu'il se définit lui-même, à peser de tout son poids pour l'arrêt des violences dans les régions du nord-ouest et du sud-ouest.
Appelle l'attention de la Nation dans son ensemble sur le risque d'un certain détricotage du Cameroun perceptible par la résurgence inédite d'un discours tribaliste exacerbé comme moyen d'expression de politiciens sans envergure qui surfent sur les misères et frustrations des populations, incitant à la haine tribale et à la cristallisation des replis communautaires à des fins inavouées et égoïstes.
Appelle chaque citoyen et toutes les forces vives de la Nation à se sentir concernés par la résolution des crises qui entravent le projet de construction nationale, mettent en péril le pays et les invite en toutes circonstances à œuvrer pour la préservation de la vie et le bien-être des populations ».
N.R.M