Pour certain, tous les coups sont permis, le plus important est de proférer le plus d’injures possibles, en passant par des menaces de mort, quand il ne s’agit pas d’invectives ou de salir à tous les prix, l’image du Cameroun et de celui qui a reçu le mandat de le diriger.
Au-delà des débats radio et télévisés, théâtre des scènes dont les acteurs sont considérés sous d’autres cieux comme des modèles, ce sont les réseaux sociaux qui constituent le terrain de prédilection de ces nouveaux politiciens. Il faut à chaque instant faire un post qui va créer le buzz et pour atteindre cet objectif, certains n’hésitent par exemple pas à porter atteinte à l’intégrité morale ou physique du Chef de l’Etat ou de son épouse, les enfants ne sont pas épargnés, soit à mettre une information qui vise à ternir l’image d’un opérateur économique issu d’une ère géographique donnée ou tout simplement à rédiger des fake news et à partager pour attiser la haine, la colère, le désarroi au sein des couches sociales.
Quelques exemples pris dans les réseaux socio, notamment Facebook
« Scandale à Buca Voyage Douala : les militants du Mrc chassés et sommés d’aller emprunter d’autres bus pour voyager.. On empêche aux camerounais d’entrer dans une ville et ce sont les élections qui seront possibles, bandes de rêveurs…Si Buca voyage n’est pas sanctionné dans les prochaines heures, il est temps de passer à la sécession ou de la prôner partout… Nous allons rendre ce pays ingouvernable par tous les moyens…Le type ci (allusion faite au Président de la République) ne peut pas rendre l’âme pour sauver les 22 millions 997000 milles habitants, nous allons le déloger d’Etoudi par tous les moyens, il fait, même les américains nous ont chassé de l’Agoa, le Cameroun n’est plus crédible nulle part, il doit partir… ».
Le silence coupable des leaders de l’opposition
Il n’est peut être pas évident de cerner le ressenti d’un individu, qui se voit spolier de ses droits les plus élémentaires, comme celui de marcher, pour exprimer son désaccord, par rapport à la prise des décisions qui les embrigadent et empêchent leur épanouissement. Ce n’est pas acceptable, dans un pays qui prône le vivre ensemble d’interdire l’entrée d’une région aux acteurs d’une formation politique, même si l’on ne cerne pas à priori les raisons d’un choix ou de tel autre par rapport au lieu choisi pour tenir leur manifestation, néanmoins il plus que jamais temps, pour les leaders des partis de l’opposition d’éduquer leurs militants et sympathisants. Ils doivent désormais, comme cela s’est fait ailleurs, sanctionner tous ceux qui, du lever au coucher du soleil, insultent, dénigrent, vilipendent et contribuent à créer un climat délétère, qui à la fin ne va profiter à personne, du moins pas à eux.
Pour Ambroise Vital Feuzeu, acteur politique, « La promotion de la haine n’est pas un programme politique. Réfléchissons de manière basique, vous êtes parent, allez vous permettre à votre enfant de côtoyer un enfant de son âge qui insulte, est discourtois, irrespectueux et j’en passe ? Je crois que pour un parent qui se veut responsable et soucieux du devenir de sa progéniture, ce n’est pas envisageable. Au contraire, il va tout mettre en œuvre pour que cesse ce type de relation. Comment pensez – vous dès lors sérieusement qu’on puisse confier un pays comme le Cameroun, à des personnes qui se manifestent par ce genre de comportements ? C’est pour que le Cameroun devienne quoi, avec un régime pareil.» ?
Il continue en ces termes : « Nous avons eu des bons et des mauvais côtés pendant la présidentielle d’Octobre 2018. On peut louer le fait qu’il y’ai eu comme une renaissance et un engouement politique notamment de la classe des jeunes, qui n’ont connu qu’un seul régime mais, cet éveil a drainé et aujourd’hui encore, des comportements qui sont condamnables, ne serait ce que du point de vue de la morale, de l’éthique sociétale. Et, si on veut être un leader politique crédible, on se défait de ce genre de compagnons. Aujourd'hui, c’est le régime Biya, mais, demain, ce sera à qui le tour ? On ne se défait pas de ce type de comportement d’un coup de baguette magique…».
Et Ferdinand Ango, opérateur économique de préciser « Lorsque vous cous sentez délestés dans vos droits, il y a des voies de recours dans ce pays, ne cédez pas la place à ce qui pourrait apparaître comme une insurrection, un déni de l’autorité en place. Si vous accédez à la magistrature suprême, quels sont ceux que vous allez gouverner ? Ou alors, ils seront obligés d’aller en exil parce qu’ils ne se sentiront pas en sécurité. Comment pensez-vous mériter le respect lorsque vous prôner la haine contre celui qui en est l’Institution aujourd'hui ? Quels sont les actes que vous avez posés qui vous rendent plus crédibles par rapport aux autres… ».
A la veille des élections régionales, législatives et municipales, les politiciens camerounais sont invités à plus de patriotisme, à une prise de conscience effective qui mette l’Homme au centre de tout ce qu’ils entendent faire, afin de valoriser le concept Démocratie : Gouvernement du Peuple, pour le Peuple et par le Peuple.
Une attitude qui va permettre à tous les Enfants de cette terre, de se sentir sur l’ensemble du triangle national comme chez eux.
Nicole Ricci Minyem