Pour l’honorable François Biba - Député Pcrn dans la Sanaga Maritime répond par l’affirmative à cette interrogation. Au moment où l’on commémore la Journée mondiale de la Pharmacie, l’élue du Peuple croit savoir qu’à travers “ le développement de la fabrication des médicaments génériques, le Cameroun gagnerait en autonomie d’approvisionnement et les populations en modicité des traitements”.
Etat des lieux
Dans le post qu’il a publié ce samedi sur sa page facebook, l’honorable François Biba relève:
Qu’“au Cameroun, le marché pharmaceutique est estimé à 100 milliards de francs CFA par an, avec un taux de dépendance à l’étranger de 95 %. La fabrication locale se développe lentement. Une dizaine de sociétés locales de fabrication de médicaments font des efforts pour sortir de l'ombre.
La production locale de médicaments représente environ 5,7 % du marché, soit 8 milliards de FCFA sur un marché total évalué à 140 milliards de FCFA.
Les investissements progressifs des laboratoires dans la production camerounaise ont permis l’émergence d’une filière locale, qui exporte aujourd’hui des médicaments dans la sous-région (Tchad, RCA) mais également au-delà (Bénin, Côte d’Ivoire).
À travers le développement de la fabrication des médicaments génériques, le Cameroun gagnerait en autonomie d’approvisionnement et les populations en modicité des traitements.
Ce qui serait également non seulement un gain en terme d'économie, car les importations représentent environ un montant de 202,6 milliards d'euros, mais également un énorme soulagement pour les populations dont 37,5 % vivent en dessous du seuil de pauvreté et l’absence de couverture santé universelle entraîne d'énormes difficultés pour les familles en cas de maladie. La santé au Cameroun est un luxe.
De ce fait, les populations se tournent vers les "pharmacies du trottoir", qui aujourd'hui, selon le Dr Franck NANA, Président du conseil de l'ordre des pharmaciens, représente environ 45% du marché global, soit 60 milliards de FCFA.
Un combat devrait être mené dans ce secteur, car, sur le plan sanitaire, le malade est exposé non seulement aux dangers d'un empoisonnement (les vendeurs étant devenus des prescripteurs), mais également aux dangers liés à la création de résistances aux médicaments, favorisés par une administration inappropriée ou un mauvais dosage des substances actives.
La mauvaise conservation et les normes de manipulation n'étant pas toujours respectées, le malade une fois de plus est mis en danger. Une réglementation stricte doit être mise sur pied et des mesures drastiques adoptées afin de protéger les populations…”.
Il serait peut être opportun de mettre l’accent sur la pharmacopée traditionnelle
Pour étayer sa proposition, le Député du Parti Camerounais pour la Réconciliation Nationale convoque les résultats obtenus grâce à cette pharmacopée, depuis la survenue du coronavirus. Il va plus loin en parlant des bienfaits que cette approche médicinale a apporté dans d’autres pays
“ Cette dernière, dans la gestion de la Covid-19, a démontré qu'elle tenait un rôle primordial dans la santé des populations.
En Chine, la médecine traditionnelle enseignée dans les universités représente 40% des soins administrés. Au Japon, 80% des médecins recourent à la médecine traditionnelle…”.
Par conséquent,
“Il est plus que jamais temps que les différents responsables fassent co exister pharmacopée traditionnelle et pharmacie moderne.
Les populations camerounaises étant en majorité rurales, il serait plus adapté de mettre en avant les pratiques de la pharmacopée traditionnelle qui siéent avec nos traditions et nos habitudes. A nous de valoriser nos richesses locales et de les exploiter pour le bien de tous et de chacun”.
N.R.M