C’est une lapalissade, la réponse à la crise sécuritaire qui secoue nos régions sœurs du nord et du sud-ouest ne peut être que celle militaire. Cependant, la stratégie pensée sur ce plan pour s’assurer un « retour à la normale » a été selon toute vraisemblance de miser sur le nombre. Nous en voulons pour preuve, le recrutement en cours de 2600 commandos pour le compte de certaines de nos forces d’élite que sont la Garde Présidentielle (GP) et le Bataillon d’Intervention Rapide (BIR) qui y est déployé en première ligne. Cette stratégie peut se justifier aisément par la nécessité d’assurer un meilleur quadrillage de la zone, toute chose qui actuellement fait défaut, les forces camerounaises hélas étant éparpillées sur divers terrains d’opération.
pendant que ledit recrutement bat son plein, des gestes et des mesures d’apaisement caractérisés par des élargissements de détenus et des redistributions de cartes dans la gestion des structures publiques et parapubliques de la part du Président de la République sont enregistrés quasi hebdomadairement. Des mesures prises et qui démontrent à suffisance la bonne volonté du Chef de l’Etat, les plus significatives de notre point de vue sont entre autres la création du Comité National De Désarmement, De Démobilisation Et De Réintégration (CNDDR) piloté par l’ancien gouverneur monsieur Faï Yengo Francis, et sans aucun doute, l’arrêt des poursuites signé en date du 13 décembre 2018 contre 289 activistes anglophones arrêtés pour des délits dans le cadre de la crise anglophone ; mesure immédiatement suivie des faits, la totalité de ceux concernés étant à l’heure actuelle libre.
Si cette dernière mesure est à apprécier à sa juste valeur, il reste et demeure qu’elle suscite ici et là dans l’opinion, quelques appréhensions du fait de la possible dangerosité de certains de ces individus peut-être déjà irrémédiablement radicalisés d’autant plus qu’il n’a pas suivi à notre connaissance, un encadrement psychologique adéquat. Face à ces craintes dont nous ne doutons pas que le Président ait eu connaissance, le message qui se dégage de cette initiative est qu’il est prêt à tous les compromis dans les limites de ce qui est acceptable (tous les acteurs de cette crise n’ayant pas été libérés. Ndlr) si cela peut contribuer à apaiser les cœurs et les esprits et ramener in fine la paix dans ces régions suffisamment meurtries.
La cohérence dans la démarche de Paul Biya laisse présager de ce qui pourrait suivre. En effet, parti des revendications corporatistes qui à ce jours ont presque toutes connu une suite favorable, la crise s’est muée en un conflit armée qui a poussé le Président dans un premier temps à fixer les conditions d’un dialogue et dans un second, compte tenu des exactions qui étaient enregistrées, à réaffirmer l’autorité de l’Etat en déployant à minima l’armée qui est parvenue à juguler dans une certaine mesure les velléités hostiles des bandes armées. Il est clair qu’à la suite de toutes les mesures évoquées ici et qui s’apparentent à une distribution de carottes, suivra inéluctablement celle du maniement du fouet contre tous ceux qui, malgré tout, se seront efforcés de rester en marge de la République.
Il n’est donc pas fondé de voir en la démarche qui a court, un quelconque aveu de faiblesse ou alors de la lâcheté, de la peur. Ceux qui malgré tout multiplient les manœuvres pour amoindrir et saboter la portée des actes du Président de la République en mettant en avant, « après coup », de chimériques pressions venues des États-Unis et de la Grande Bretagne pour la libération des prisonniers, en continuant les meurtres et en incendiant les domiciles de certains de ceux commis à l’œuvre du désarment gagneraient à recouvrer raison et à saisir la main qui leur est tendue.
Sur le terrain, l’écrémage continue. Et même si dans certaines localités les populations continuent de ployer sous le joug des terroristes-sécessionnistes qui leur font subir les actes les plus ignobles, les libérations définitives de ces dernières, compte tenu du recrutement en cours ne sont qu’une question de temps. D’autre part, les scènes de liesse enregistrées ces derniers jours dans certaines localités libérées par nos forces de défense et de sécurité démontrent que les terroristes ont perdu la bataille des cœurs qu’ils avaient semblé gagner au début. Résolument, les populations qu’ils ne tiennent plus que par la terreur leur ont tourné le dos.
En cette fin d’année La hotte du père noël Paul Biya est remplie de cadeaux. Nous invitons les uns et les autres à en profiter, au risque plus tard, d’expérimenter la chicotte républicaine... Cette crise n’a que trop durée et causée son lot de morts inutiles : Il est temps d’arrêter ça chers frères !