Cameroun : Musique
Le retour pétaradant de « Mama Katy » K-TINO
L’atmosphère à l’heure actuelle au pays ne se prête à ce genre de billet me dit-on. Je m’insurge en faux face à de pareils propos. Il s’agit ici de ne pas céder à la psychose en ajoutant par là même nos énergies à celles de ceux-là, manifestement mal intentionnés, décidés à conduire le pays dans le précipice. Je ne jouerai jamais leur jeu. Je vous avais promis de tirer au clair l’histoire d’un certain Owona Lucas dans « watafufu », le dernier single de K-TINO: c’est ce que je fais dans la suite.
C’est à la petite échoppe de mon quartier il y’a quelques jours de cela que me sont parvenus les mélodies enivrantes d’un Bikutsi bien enlevé, mélodies qui n’avaient pas manqué alors de me scotcher sur place. Mon pain sardine acheté, j’étais resté là, concentré à ne rien faire sur mon téléphone, la scène s’apparentant à-peu-près à celle de ce client d’un taxi qui change sa destination pour connaitre le fin mot d’un « kongossa » d’autres clients du taxi. Oui ce jour-là, mon être entier avait-été assujetti au rythme qui émanait de cette chanson.
Il m’avait semblé reconnaitre certaines choses, notamment le style, la voix… mais je n’osais y croire. Le contenu du texte, pour le peu que j’avais pu capter me convainquit de ce qu’il ne pouvait s’agir de celle à qui je pensais : elle avait donné sa vie au « Seigneur » et je n’entendais ni de Jésus, ni de Saint-Esprit, ni de…
Pour ne pas que la raison de mon « stationnement » là soit dévoilée (préservation de ma réputation oblige. NDLR), techniquement, je me renseignai auprès du « BIR » du quartier, un ainé gringalet comme une allumette qui se déhanchait devant moi, et ce en faisant mine ne pas être si intéressé que ça par la réponse. Cette dernière de sa part fit vibrer en moi les cymbales de la quatrième dimension. Aussi, j’avais oublié que c’était un mégaphone humain ; Il me dit alors : « Quoi ? Tu ne connais pas le nouveau K-TINO ? C’est la mort du son, c’est sorti hier. Il y’a pas un sachet là mon bon petit ? » Un peu confus, pour ne pas qu’il en rajoute, je glissai une pièce au boutiquier qui lui servit son « Bic bleu » qu’il avala d’un trait pendant que je m’éclipsais en douce.
Comment était-ce possible ? N’avait-elle pas remis sa vie à Dieu ? Ne l’avait-on pas débarrassée de l’esprit de zanzibar, le défunt SOLISTE de renom qui lui donnait tout son talent et en l’occurrence sa SUBLIME VOIX ? En tout cas, si c’est bien elle me dis-je alors, l’esprit de l’autre sans aucun doute était revenu probablement accompagné d’autres plus puissants que lui.
Renseignements pris, c’est au mois de juillet dernier qu’est sorti « WATAFUFU » le Dernier single de K-TINO. Comment se fait-il que ce soit quatre mois après que j’en vienne à savourer pour la première fois ces mélodies ? Ah, Nous les broussards de Mindourou ! Le doute n’étant plus admis, Mama Katy était effectivement revenue et renouait avec ce qui entre autres a fait son succès : Le second degré. C’est en cherchant à savoir un peu plus sur cet Owona Lucas dont elle parle dans la chanson, cet homme toujours debout et dur comme l’Essingan que ce dernier se révèle à moi. L’identité du quidam m’est révélée par l’entrée d’Amazon lorsqu’elle dit : « tu me donnes la nyass ». Comment n’y avais-je pas pensé ? Qui d’autres peut mériter le respect d’une femme pour ses bons et loyaux services ? Qui d’autre une femme peut appeler « miam-miam » ? Devant qui d’autre une femme peut se sentir bébé ? Par quoi une femme peut se sentir gâtée ? Ouèè Mama Katy, ta part de naturel est revenu au triple galop.
Quoiqu’il en soit, merci pour l’hommage la mère, c’est toi qui connais. Apprends aussi à tes filles à faire pareil et pendant que nous y sommes, s’il te plait la mère-ci, remets un peu de l’ordre dans ta cuisine. Tes filles ont passé le temps à soigner leurs corps plutôt que leurs voix.
Bon retour la Mama, tu nous as manqué.
K-TINO a repris son trône.
PS : La mère, à 4,28’ tu danses avec femme qui a un déhanché « un genre un genre ». Si tu m’envoies seulement un petit numéro, qui sait, elle pourra me remercier aussi très prochainement. J’attends hein la mère.