Tel est le ressenti du Député Pcrn qui n’a pas voulu rester silencieux en ce jour de commémoration de la Fête de la Musique…”.
"La musique partout, le concert nulle part"
La fête de la musique est née en 1982 en France. L'idée principale était de faire jouer les musiciens amateurs dans la rue afin de promouvoir la musique et ainsi la démocratiser.
Son slogan: "Faites la fête, faites de la musique".
C'est "une révolution dans le domaine de la musique, qui tend à faire se rencontrer toutes les musiques – sans hiérarchie de genre ni d’origine – dans une commune recherche de ce que Maurice Fleuret appelait 'une libération sonore, une ivresse, un vertige qui sont plus authentiques, plus intimes, plus éloquents que l’art'"
Elle est bien loin l'époque où, avec nos parents, nous écoutions les belles mélodies aux paroles envoûtantes, s'égrener sur les disques de platine, les radios cassettes. Bien loin l'époque où Eboa Lotin dans un langage soutenu nous dévoilait la complexité de la vie.
Aujourd'hui dans un langage cru, on nous demande de manger ce qu'on peut ch..ier
Dans un langage ordurier, l'on nous annonce qu'on ne ...ine plus.
Dans un environnement où la jeunesse est à la dérive, adepte du culte du moindre effort et de la vie facile, le message que transmet l'artiste camerounais c'est "l'argent avant de bombarder"
Que célébrons-nous donc autour de la fête de la musique? Rassurez-nous, pas "la position ciseaux" jouée en boucle dans les cabarets.
Des messages tournés vers le dessous de la ceinture. Des artistes-influenceurs d'une vulgarité à nulle autre pareille.
Doit-on croire que notre société n'a que des problèmes de libido?
Doit-on croire que l'artiste n'a plus aucun message à véhiculer? Aucune valeur morale à enseigner?
Heureusement avons-nous envie de dire comme en toute chose, tout n'est pas noir. Encore heureux. Mais tellement rare, comme une aiguille dans une botte de foin.
Elle est vraiment passée, l'époque de nos cahiers où dans toute l'innocence qui nous caractérisait nous nous donnions à cœur joie dans les petits plaisirs de la vie. L'époque où on ne cherchait pas nos caleçons chez le voisin. En effet ça a cuit et à point, la jeunesse est dans la sauce de la dépravation.
Bah non ils n'ont rien fait innocents artistes qui ne cherchent que le nyama.
Pouvons-nous le leur reprocher ? A ce qu'il paraît c'est ce genre musical qui paie et ouvre les portes de la célébrité.
Toutefois nous sommes azombo et gardons espoir que malgré tout, nous retrouverons ces sonorités enivrantes issues des profondeurs de nos traditions et de notre culture pourtant riches et encore inexploitées.
Mais au terme de toute cette euphorie et célébration, l'artiste camerounais retournera à son quotidien qui, pour bon nombre n'est pas des plus glorieux. Des droits d'auteur d'un montant ridiculement bas. Que penser lorsqu'après 1 an un artiste touche une enveloppe de 5000 FCFA ( à noter que pour certains il faudra diviser ce montant par 10) faisant de l'artiste camerounais un éternel mendiant.
Nous avons cette année, vu des blagues circuler sur les réseaux sociaux à propos d'artistes partis avec 250 FCFA de reliquat. C'est peut-être risible mais cela montre à suffisance combien l'artiste camerounais souffre et est maintenu dans cet état.
Avec une cacophonie dans l'organisation des droits d'auteur, des promoteurs et organisateurs de spectacles peu ou pas professionnels, des exploitants des œuvres de l'esprit qui, sans impunité diffusent en boucle sur les chaînes de télévision, les antennes radio, les boîtes de nuit et autres lieux de détente sans être soumis aux paiement des droits d'auteur.
Ma tête chauffe et bientôt explosera car la musique au Cameroun est une bombe à retardement”.