Le leader du parti politique MP3 a réagi via son compte Facebook. Pour lui, cette situation est la conséquence des plans d’ajustement imposés par le FMI et la Banque Mondiale.
« Nous payons aujourd’hui les conséquences des choix qui ont été opérés dans les années 80 – 90. » En effet, parmi les prescriptions des bailleurs de fonds internationaux, il y avait l’obligation pour le gouvernement camerounais de se désengager de sa responsabilité de financer la formation des camerounais et même leur prise en charge sanitaire. Un choix politique et stratégique qui a entraîné la déchéance progressive de notre système éducatif. Pendant de nombreuses années, il n’y a pas eu de recrutement à l’Ecole Normale de Yaoundé. Pas de construction de nouveaux établissements ou de nouvelle salle de classe.
Au même moment, les salaires des fonctionnaires sont considérablement été réduits. D’autres agents de l’Etat sont délattés. La paupérisation est grande. Les parents d’élèves n’ont pas d’argent pour envoyer les enfants dans les établissements privés qui prennent alors le vent en poupe à cette même période. Écartant ainsi du système éducatif une bonne frange de la population camerounaise. Les événements de ces derniers jours dans nos différents établissements scolaires sont les conséquences de ce passé sombre.
Que faut-il faire ?
Le leader politique Morgan Palmer va aller trouver des propositions de solutions dans le projet de société de son parti, le MP3 (le Mouvement Progressiste 3). Pour lui, il faut absolument revaloriser le système de formation du Cameroun. « Le projet politique que nous portons envisage de réserver 40% du budget de l’Etat à l’éducation. Car il y a un important gap à résorber. Ceci devra servir à la création des établissements scolaires spécialisés, et adaptés aux besoins de l’économie actuelle. Le MP3 compte porter les salaires des professeurs d’université à 600 mille francs le mois, et un salaire de 400 mille francs par mois pour les professeurs de lycée. En rappelant que dans un pays comme la Corée du Nord, les plus gros salaires appartiennent aux enseignants. »
Morgan Palmer et le parti politique qu’il dirige ambitionne de mettre en place une banque de l’enseignant. Ce qui facilitera les questions de financements des projets de l’éducation, des prêts pour les enseignants. Mais aussi, un mécanisme technique de prise en charge directe des enseignants dès leur sortie des écoles de formation. Et pour justifier son orientation, une question : « que gagne-t-on vraiment avec un diplomate formé comparé à un enseignant formé ? »
Stéphane NZESSEU