Alors que les circonstances du décès d’une enseignante à Yaoundé restent inconnues même si tous les soupçons convergent vers son époux, le Député Pcrn de la Sanaga Maritime invite les « Femmes à prendre leur destin en main, à briser le silence face aux violences dont elles sont victimes…
« La Condition de la Femme au Cameroun
Une autre femme qui perd la vie.
Chaque jour un peu plus, des femmes sont victimes de violences. Elles y laissent leur dignité, leur amour propre et plus dur, elles y laissent Leur Vie. Ne nous voilons plus la face, le nombre de féminicides explose.
Chaque jour, une femme meurt physiquement sous les coups de son compagnon. Chaque jour, une femme meurt psychologiquement des coups reçus moralement parce que dénigrée à cause de son physique, ridiculisée à cause de sa couleur de peau, sexuellement harcelée parce que en recherche d'emploi, parce que dans le maintien de son emploi.
Chaque jour au Cameroun, une Femme est Victime de Violence.
En 2019, l'on dénombrait 70 cas de crimes dans les ménages. En juillet 2020, l'on comptait déjà un peu plus de 60 cas.
Pourtant les textes sont clairs.
La Constitution de janvier 1996 en son préambule stipule que, l'être humain, sans distinction de race, de religion, de sexe, de croyance, possède des droits inaliénables. De même, le préambule énonce que tous les Hommes sont égaux en droits et en devoirs et que l'Etat assure à tous les citoyens, les conditions nécessaires à leur développement.
Il y est également stipulé:"... Sont notamment garantis: le principe de l'égalité de tous devant la loi, la liberté et la sécurité,(...) le droit à la vie et à l'intégrité physique,..."
Nous refusons de garder le silence alors que chaque jour l'on enregistre les cas de décès suite aux violences.
Nous refusons de rester dans le silence alors que nos mères, nos sœurs, nos épouses, nos filles subissent des sévices physiques et moraux.
Nous appelons le gouvernement, les organisations étatiques de lutte pour les droits des femmes, de lutte contre les violences faites aux femmes, à plus d'implication. Les textes de loi, les traités ratifiés ne suffisent plus, l'urgence est signalée, l'action est désormais une priorité.
- Des procédures judiciaires devraient être ouvertes à la moindre plainte.
- Des enquêtes devraient être faites afin de mesurer l'ampleur des violences.
- Une loi pour l'égalité réelle entre hommes et femmes devrait être implémentée et son application effective.
- Des mesures permettant de prévenir ces violences, de protéger les victimes, et de punir les auteurs devraient être implémentées.
Un plan devrait être mis sur pied avec pour objectifs:
- De mettre un accent sur l'action publique, aucune violence déclarée ne doit rester sans suite. Avec une prise en charge sanitaire et judiciaire systématique.
- De protéger les victimes
- De mobiliser l'ensemble de la société
- D'encourager les femmes à s'exprimer quant aux violences qu'elles subissent
- Un dispositif d'alerte téléphonique devrait être mis en place garantissant l'intervention rapide des forces de maintien de l'ordre. Force de maintien de l'ordre qui devrait d'ailleurs être mise à forte contribution dans le cadre de cette lutte.
- Améliorer la prise en charge des victimes dans les commissariats
Mais le plus important est la sensibilisation, l'éducation de nos filles.
- Refuser d'être l'objet sexuel de quelque individu
- Refuser d'être le souffre douleur au nom d'un statut social
- Favoriser l'éducation des filles
- Mettre en place des politiques visant à l'insertion socio- professionnelle des filles
- Encourager l'éducation des filles
- Les témoignages et les dénonciations doivent être mis au grand jour, en dehors de la cellule familiale
Mesdames, vous n'êtes pas un objet, vous êtes toutes belles, vous avez toutes de la valeur, vous êtes intelligentes.
Mesdames le Féminicide n'est pas une fatalité, vous pouvez et vous devez changer les choses. Vous devez prendre votre destin en main, vous devez briser le silence ».
N.R.M