Célestin Bedzigui le président du Parti de l’Alliance Libérale affirme que le Pr Gervais Mendo Ze aurait dû être porté à la tête d'une académie des musiques sacrées du Cameroun, ou d'une chaire d'humanités modernes.
En rendant hommage au Pr Gervais Mendo Ze qu’il présente comme un savant, Célestin Bedzigui, président du Parti de l’Alliance Libérale, regrette le fait que celui-ci ait eu à assumer une fonction de technocrate.
« Je le voyais mieux à la tête d'une académie des musiques sacrées de notre pays, ou d'une chaire d'humanités modernes, loin des flux financiers, des influences et des enjeux politiques que comportait sa fonction... Ce savant au sens réel n'était pas à sa place sur ce fauteuil de technocrate. Et de l'y avoir porté et maintenu si longtemps constituait une exposition à un risque majeur, entretenu dans notre pays par l'idée que tout le monde peut tout faire, qu'un métier d'ingénieur en électricité peut-être exercer par un administrateur civil, qu'un sémiologue pouvait gérer une entreprise en développement rapide au confluent de fonctions opérationnelles diverses », peut-on lire dans la tribune de Célestin Bedzigui.
Pensant comme le Pr Maurice Kamto, Célestin Bedzigui affirme que le Pr Gervais Mendo Ze ne méritait pas la fin qui a été la sienne. L’homme politique pointe un doigt accusateur contre le régime.
« Car Mendo Ze n'a pas été le " voleur" qui pour assouvir la soif de sang du peuple méritait à travers son indicible agonie, un châtiment comparable en cruauté à celui infligé à Ravaillac écartelé sur la place de la Grève pour avoir assassiné le Roi Henri IV dans les rues de Paris. Le Professeur comme beaucoup d'autres aura été, en amont, embourbé dans un système de casting régi par des critères contestables, en aval, pris dans les entraves d'un système judicaire dont la parenté avec la justice est pour le moins et quelques fois questionnable. Sa longue déchéance physique est une l'illustration d'une gouvernance carcérale déshumanisée qui plutôt que de privilégier le respect de la dignité et de l'humanité de chaque citoyen, se repaient plutôt des manifestations de la toute-puissance de certains à travers l'insensibilité et le cynisme d'État », a-t-il écrit.
Pour Célestin Bedzigui, il fallait écouter les œuvres musicales du Pr Gervais Mendo Ze pour cerner les profondeurs de sa belle âme.
Liliane N.