Dans sa deuxième sortie sur les affrontements inter communautaires du Logone et Chari, le président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun Maurice Kamto indique que le gouvernement n’a pris aucune mesure qui s’attaque au fond du problème.
Retrouvez ci-dessous la 2ème déclaration de Maurice Kamto sur les affrontements entre Arabe Choa et Mousgoum
Depuis le dimanche 5 décembre 2021, le département du Logone et Chari, est le théâtre d’affrontements intercommunautaires qui ont entraîné la mort de plusieurs dizaines de personnes , des centaines de blessés et occasionné le déplacement vers le Tchad de plus de 50 000 habitants, dont la majorité est constitué de femmes et d’enfants fuyant les combats, confortant ainsi le Cameroun dans son nouveau statut de pays producteur des réfugiés, alors qu’il était connu traditionnellement comme une terre d’accueil pour ces derniers. À ce bilan extrêmement lourd, il faut ajouter des villages, commerces et établissements bancaires incendiés.
Au nom du MRC et en mon nom personnel, je renouvelle mes condoléances les plus attristées aux familles des victimes si durement éprouvées ainsi que mes vœux de prompt rétablissement aux nombreux blessés.
Ces affrontements font suite au drame du mois d’août 2021, suite auxquels nous avions appelé à une implication plus sérieuses de l’administration ainsi que des élites des communautés concernées pour résoudre durablement et fraternellement ces conflits à répétition, qui sont toujours la conséquence des difficultés d’accès aux points d’eau, aux terres et aux corridors à bétail.
De sources concordantes, il est établi que les communautés, aujourd’hui en conflit, avaient saisi, et ce bien avant le début des hostilités, l’autorité administrative territorialement compétent, afin que ce dernier trouve une solution acceptable au sujet de la délimitation des zones de pacage, de cultures et du parcours de bétail. L’inertie de l’autorité administrative sur une question touchant aux moyens de subsistance de ces communautés a été un des facteurs déterminants dans le déclenchement de cette crise.
La simple application des dispositions pertinentes du Décret n°78-263 du 3 Juillet 1978 fixant les modalités de règlement des litiges agro-pastoraux aurait permis d’éviter le déclenchement de la tragédie.
Un autre facteur, et non des moindres, est l’exacerbation du repli communautaire savamment entretenu et encouragé à des fins bassement politiques par le régime.
Une fois de plus le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun relève pour le déplorer le peu d’empressement du gouvernement devant cette tragédie. Le communiqué de son porte-parole publié près d’une semaine après le début des affrontements est éloquent à cet égard. A l’évidence, le gouvernement veut donner l’illusion qu’il se préoccupe du sort de ces compatriotes meurtries dans leurs corps et leurs biens, alors qu’il n’annonce aucune mesure qui s’attaque au fond du problème.
Afin d’instaurer une paix définitive entre les communautés vivant dans le département du Logone et Chari, le gouvernement doit aborder de front la question fondamentale de l’accès aux ressources .
Pour garantir aux communautés en conflit une paix pérenne, le gouvernement doit mettre en œuvre une politique d’aménagement du territoire qui tient compte des intérêts des uns et des autres .
Au-delà de toutes les dispositions qui devront être prises, le MRC reste convaincu que quel que soit le différend, seul un dialogue sincère, impliquant autour de l’administration toutes les parties prenantes et les élites des différents communautés est la seule approche permettant de trouver une solution durable à ces conflits meurtriers récurrents. Le MRC exhorte les uns et les autres à contribuer à la résolution pacifique et durable de ce conflit en faisant preuve de fraternité et de patriotisme.