Les championnes d’Afrique en titre ont remis ça. Elles ont été accueillies en grande pompe en fin de matinée à l’aéroport international de Yaoundé Nsimalen.
Aucune mobilisation particulière du ministère des sports autour des lionnes championnes d’Afrique. Mis à part le ministre en personne et quelques membres de sa délégation, pas d’euphorie particulière pour l’accueil des lionnes du volley-ball. Chose curieuse, c’est ce matin, à quelques minutes de l’arrivée des filles de Jean René Akono que le ministère des sports a rendu public un communiqué indiquant aux populations de Yaoundé que les lionnes arrivent et demande qu’un accueil chaleureux leur soit réservé. Tout s’est fait dans la précipitation. Finalement, les lionnes sont revenus comme elles sont parties, sans tambours ni trompettes.
Les lionnes indomptables du volley-ball ont subi toute sorte de frustration de la part du ministre et de son département ministériel durant toute la période de préparation de cette compétition. Le staff administratif des sports et de l’éducation civique était focalisé sur les lions du football, le sport majeur. Plusieurs faits sont égrenés pour illustrer cet abandon. Narcisse Mouelle Kombi n’était pas aux côtés des lionnes à l’occasion du tournoi des éliminatoires des jeux africains 2019 de la zone 4. Alors qu’il devait ouvrir la compétition, il n’est tout simplement pas venu. Le ministre des sports va une fois de plus boycotter la cérémonie de remise du drapeau aux lionnes du volley-ball qui prenaient la route pour le Caire en vue de cette compétition qu’elles viennent de remporter. Pire encore, alors que les lionnes doivent prendre la route pour le Caire, le budget indispensable pour le déplacement n’est pas disponible à temps. Les administrateurs font traîner l’équipe nationale de volley-ball. La menace d’un forfait plane sur l’équipe que conduit la capitaine Christelle NANA. C’est grâce à des âmes de bonne volonté et à l’abnégation du président de la fédération Serge Abouem que les filles vont se retrouver en Egypte pour défendre le titre du Cameroun. Quel calvaire !
Et pourtant, quelques jours avant, le même ministre s’est fait presque humilié par les lions du football qui réclamaient des primes colossales avant d’embarquer pour l’Egypte. Il faudra attendre la victoire en demi-finale face à l’Egypte pour voir apparaître une lettre de félicitation du ministre des sports qui n’a pas jugé bon de rester aux côtés de ces filles alors qu’il a passé des semaines en Egypte squattant les couloirs de l’hôtel des lions du football. Sans primes, sans promesses particulières, elles ont su défendre les couleurs du Cameroun.
Bienvenue les championnes.
Stéphane NZESSEU