On est reparti pour de nouvelles bagarres dans les salons de l'administration du football camerounais. Après la fédération elle même, la malédiction est en train de paralyser la ligue professionnelle à son tour. L'ombre de la division et des intérêts égoïstes est en voie de sacrifier la nouvelle saison sportive au Cameroun.
C'est le flou total dans le football aujourd'hui. Personne ne peut dire avec exactitude la date de démarrage du championnat professionnel d'élite One et d'élite Two. De renvoi en renvoi, on assiste au mauvais théâtre que nous servent les administrateurs du conseil de la ligue et le Président de ladite ligue. Après un conseil d'administration terminé en queue de poisson jeudi dernier à Yaoundé, les positions restent toujours campées.
Quel est le problème?
Comme dans la plupart des conflits, on évoque des causes lointaines et des raisons directes. Ici l'étincelle qui a mis le feu aux poudres est la mise à la retraite de l'ex secrétaire général de la ligue de football professionnel, Pauline Thérèse Manguele. Comme un seul homme, de nombreux présidents ont procédé à un levé de bouclier contre le Général. Des présidents de clubs se sont levés pour contester cette mise à l'écart d'une des pièces maîtresses de la ligue.
Mais il faut remonter à la dernière élection à la tête de la ligue pour chercher les causes profondes de cette crise. Depuis 2015, le Général à fait des promesses de réajustement et réformes du championnat professionnel. Des aménagements qui indiquent qu'il faudra passer à 20 clubs dans chaque pallier pour rendre la compétition plus compétitive et plus rentable financièrement. Chose qui a été difficile à mettre en œuvre du fait de la résistance de certains membres de son conseil. Après que cette mesure ait été adopté à la faveur d'un conseil d'administration, le général va naturellement annoncé sa mise en œuvre cette saison. Ce que les présidents contestataires vont qualifier de passage en force et de dictature.
Par ailleurs, de nombreux soucis financiers ont jonché la saison écoulée. Le championnat avait connu un arrêt spectaculaire avec à la clé un courrier du Président Semengue justifiant cet arrêt par la sécheresse des caisses de la ligue. Une dotations spéciale du Président de la République à permis qu'on aille jusqu'à la dernière journée.
Qui pense aux footballeurs ?
Les pauvres ! Ils poursuivent les préparatifs de la saison sans savoir à quelle date tout va démarrer. Les pertes se chiffres à des millions de francs CFA pour les équipes qui ont déjà démarré les entraînements, c'est à dire qu'ils payent des primes d'entraînement sans qu'il y ait de match en bout de semaine, ils payent des salaires à des joueurs dont les contrats sont déjà en exécution du fait de ce que les patrons s'appuyaient sur les anciennes dates de démarrage annoncées pour le 03 novembre 2018. Les conséquences se ressentiront sur le plan de la qualité physique des joueurs qui ne pourront plus être assez explosifs dans leur jeu du fait de long entraînements stériles.
Tel que c'est parti, ce n'est pas pour demain le retour de l'accalmie au sein de la ligue. Au soir du conseil avorté, le Général qui a reçu des injures a porté plainte aux concernés, et il a fait le rapport de cette situation de blocage au comité de normalisation et au Gouvernement. Or sachant que le comité de normalisation a lui-même ses propres problèmes à régler, il est possible que le championnat n'ait pas commencé avant Janvier 2019. Considérant que la coupe d'Afrique des nations débutera le 15 juin, on n'est pas loin d'une saison blanche dans le football professionnel. Gare aux sanctions de la CAF et de la FIFA.
Stéphane Nzesseu