C’est extraordinaire ! Alors que nous sommes rendus à moins de 20 jours du coup d’envoi de la compétition sportive la plus attendue du continent, des pressions injustifiées s’abattent sur le Cameroun. Et des ombres insoupçonnables veulent à tous les prix priver à Roger Milla et Samuel Eto’o cette CAN tant rêvée. Plus que jamais, l’heure est venue pour tous les camerounais et tous les africains de se lever pour barrer la route à tous ces spectres qui veulent nous priver de ce moment de communion panafricaine.
Ahmad Ahmad et Issa Hayatou
Les problèmes de la CAN Camerounaise commencent avec l’arrivée à la tête de la Confédération africaine de football (CAF) du Malgache Ahmad Ahmad le 16 mars 2017. Alors que ce dernier prenait la place du camerounais ISSA HAYATOU, tout portait à croire qu’il voulait très vite effacer du souvenir, le passage à la tête de la CAF de cet emblématique dirigeant du football africain. Très vite, au cours de la même année de son élection, il décide unilatéralement (au cours d’un symposium de la CAF à Rabat), sans concertation préalable avec les autorités camerounaises de faire passer la phase finale de la compétition de 16 équipes à 24 équipes.
La CAN passe de 16 à 24 !
Conséquences, le cahier de charge prescrit au pays des lions indomptables jusqu’à lors est complètement modifié. Les exigences sont multipliées de manière exponentielle. Le nouveau cahier des charges prévoit l'utilisation de six stades pour la compétition, deux stades d’au moins 15 000 places, deux stades d’au moins 20 000 places et deux stades d’au moins 40 000 places afin d'accueillir le match d’ouverture et la finale.
Le Cameroun ne va pas se laisser ébranler. Sentant l’affront ouvert, pour l’honneur de la Nation Vert-Rouge-Jaune, les autorités politiques vont faire le choix de terminer les travaux déjà engagés dans certains stades. Plus encore, la construction de nouveaux stades va s’accélérer, de même que la réfection d’autres infrastructures. Six stades sont donc prévus pour recevoir la compétition. Le Limbe Omnisports Stadium dans le Sud-Ouest est terminé depuis 2014, le Stade Omnisports de Bafoussam à l'ouest est livré en novembre 2016. Les travaux du stade de Douala, 50 000 places, et ceux du Stade d'Olembé, 60 000 places (Stade Paul Biya) ont débuté en mars 2015 et devaient s'achever au plus tard en 2018. Deux stades sont rénovés pour la compétition, le stade Ahmadou Ahidjo de Yaoundé et le Stade Roumdé Adjia de Garoua qui doit compter 40 000 places.
Le Cameroun se voit retirer l’organisation
Malgré tous ces efforts, le 30 novembre 2018, la CAF décide de retirer l’organisation de la compétition au Cameroun. La raison est toute trouvée : les infrastructures ne sont pas au point. C’est l’Égypte qui va finalement organiser la CAN 2019. Une entente est trouvée avec les autres pays pour déplacer l’organisation camerounaise pour 2021. Et comme si toutes les forces de la nature militaient contre la tenue de cette fête sportive au Cameroun, la pandémie du Covid-19 va obliger la CAF à reporter une fois de plus la phase finale de la compétition pour début janvier 2022. Entre temps Ahmad Ahmad sera rattrapé par ses agissements peu scrupuleux. Suspendu par la FIFA avant même la fin de son mandat, il va perdre son poste de Président de la CAF au cours de l’Assemblée Générale de 2021.
L’apaisement avec Motsepe
Patrice Motsepe qui lui succède semble plus avenant vis-à-vis du pays des Lions Indomptables. Dans un premier temps, c’est de loin qu’il va observer les aller et retours des équipes d’inspection de la CAF au Cameroun. Des inspecteurs dont le discours ambivalent, voire hypocrite va contribuer à maintenir la pression sur la Cameroun. Lorsqu’ils sont à Yaoundé ou à Bafoussam, en visite d’inspection, le discours est aux louanges : “le Cameroun a de très belles infrastructures. Les travaux sont à 90% de taux de réalisation”. Mais une fois dans les bureaux au Caire, le discours change. “Le Cameroun a encore beaucoup à faire, de nombreux travaux sont loin d’être achevés.”
Patrice Motsepe va s’éprendre d’amitié pour le Président de la FECAFOOT d’alors, Seidou Mbouombo Njoya. L’ancien patron du football camerounais comptait parmi ses soutiens lors de la bataille électorale pour la tête de la CAF. Motsepe va peser de tout son poids pour que soit signé au Cameroun le fameux accord cadre qui attribue juridiquement l’organisation de la compétition au pays de Samuel Eto’o, le 22 octobre 2021. Puis va suivre une série d’évènements qui vont une fois encore complexifier la marche vers la CAN 2022 : l’élection à la tête de la FECAFOOT.
Le problème Samuel Eto’o...
Pour cette élection, la CAF et la FIFA ont fait le choix de soutenir Seidou Mbouombo Njoya. Motsepe va même battre campagne pour lui. Pour preuve cette fameuse rencontre de Kinshasa où il est expressément demandé à Samuel Eto’o d’être le 1er Vice-Président de Seidou. Ce dernier va refuser et la suite on la connait.
Immédiatement après son élection et la frustration du Président de la FIFA dont Samuel Eto’o n’est plus l’ami depuis un bon bout de temps, on entend parler d’une revendication de “club anglais” qui refusent que les footballeurs africains descendent au Cameroun. L’argument avancé, c’est la résurgence d’un nouveau variant COVID-19.
Or, au plus fort de cette même crise, l’UEFA a organisé l’Euro de football. Il s’est tenu les Jeux Olympiques. Au plus fort de cette crise, la CAF a supervisé au Cameroun la brillante tenue de la Coupe d’Afrique des A'. Au plus fort de cette crise, il est en train de se jouer l’UEFA Champions League avec des stades pleins. Toutes les compétitions internationales suivent leur cours.
D’où vient-il que ce ne soit que la CAN que ces footballeurs-là ne puissent pas jouer en toute sécurité ? Évidemment que le problème est ailleurs. Et alors que des discussions sont en cours dans les couloirs du football mondial pour savoir si oui ou non ces centaines de stars africaines qui illuminent le football européen vont accomplir leur pèlerinage footballistique au Cameroun, il devient urgent pour la communauté internationale de dénoncer ce genre de manœuvres qui ne servent pas le sport roi.
Le Cameroun doit organiser sereinement sa CAN. #TouchPasAMaCAN !
Stéphane NZESSEU