Pour un bras cassé, un avocat a rendu l’âme au Cameroun. C’est ce que lit depuis quelques semaines les sportifs du monde entier qui se préparent à venir pour les différentes compétitions de football que prépare le pays de Roger Milla. De quoi faire réfléchir.
La prise en charge médicale d’urgence est un élément fondamental dans le sport de haut niveau. Les athlètes soumis à des conditions rudes d’entraînement et de jeu doivent avoir une garantie minimale de prise en charge rapide en cas de « bobo ». Les situations d’arrêts cardiaques, de déboîtement ou de fractures de divers ordres sont des évènements qui peuvent survenir au cours d’une séance d’entraînement ou d’un match de football. Le Cameroun est-il capable d’assurer cette prise en charge rapide ? Toutes les mesures sont-elles prises pour que le plateau technique et les médecins des différents centres hospitaliers soient en mesures de soigner les sportifs ?
Difficile à dire. Ce d’autant plus quand on observe les évènements qui ont conduit au décès du célèbre avocat camerounais, Me Sylvain Souop. L’homme de droit a eu un accident comme cela pourrait arriver à des supporters sur la route de Bafoussam. Conduit d’urgence dans un centre de santé de la place, il n’y avait pas toutes les ressources techniques et humaines pour lui faire une opération de son bras endommagé par l’accident. Il est emmené au Centre des Urgences de Yaoundé. Bien qu’on l’a vue en pleine forme physique, on apprendra quelques instants plus tard qu’il va décéder de suite d’une anesthésie générale mal dosée. Catastrophique ! Comme quoi, à quelques mois du début de la CAN, il n’est pas possible de procéder à une opération d’urgence sur une fracture de bras dans la ville de Bafoussam. Qu’en sera-t-il de Limbé, de Garoua et des autres villes qui ont des stades d’entraînement ou qui accueilleront les supporters ?
Pour contourner ces travers de l’hôpital camerounais, la CAF gagnerait à mettre sur pied des centres spécialisés avec les outils nécessaires et un personnel conséquent autour des différents stades et villages de la compétition. Par ailleurs, les équipes ont intérêt à renforcer leurs équipes médicales à leur arrivée au Cameroun. En plus du staff habituel, s’adjoindre les services de chirurgiens urgentistes et d’autres compétences pour éviter de tomber dans le piège de l’hôpital camerounais. De plus, il serait préférable pour les médecins des différentes équipes de venir elles-mêmes inspecter les centres de santé aux alentours des stades qui vont accueillir leurs sportifs. Ne soyons pas surpris que certains clubs ne libèrent pas leurs joueurs pour cette compétition. Au risque de ne plus les voir revenir.
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Stéphane NZESSEU