Le comité exécutif de la CAF réunit ce jour à Dakar vient de designer le pays des pharaons comme le prochain théâtre de la phase finale de la Coupe d'Afrique des Nations de football.
Initialement attribuée au Cameroun, c'est finalement l'Égypte qui abritera la phase finale de la compétition. C'est l'aboutissement d'un long périple médiatique démarré avec l'arrivée à la tête de la confédération africaine de football du malgache Ahmad Ahmad.
Alors que certains analystes camerounais se laissaient encore aller en conjecture en imaginant que la Can retirée au pays de Roger Milla il y a environ un mois, pouvait revenir au Cameroun, cette annonce sonne comme un couperet. Plus de débat, la messe est dite, l'Égypte et non le Cameroun, acceuillera la plus grande compétition sportive sur le continent africain.
Si on ne peut plus espérer que la compétition revienne au Cameroun, on peut quand même s'étonner du choix de l'Égypte par Ahmad Ahmad. Au rang des raisons évoquées par le comité exécutif de la CAF lors du retrait de la coupe d'Afrique au Cameroun, l'insécurité et le retard dans les chantiers.
Or, curieusement, le pays de Mohammed Sala n'est pas un havre de paix et une garantie parfaite de sécurité. Les conflits avec les coptes d'Égypte n'est certes pas aussi prononcé qu'avec les séparatistes camerounais, mais les dangers sont réels. De plus les attaques terroristes sont réguliers sur le territoire égyptien. Le dernier en date a eu lieu il y a quatre jours au pied des pyramides. Avec plusieurs morts à la clé. Conclusion, au plan sécuritaire, l'Égypte n'est pas logé à une meilleure enseigne que le Cameroun. Reste à voir la qualité des infrastructures qui devraient acceuillir la première CAN à 24 équipes.
A son palmarès, les pharaons ont déjà organisé la compétition à quatre reprises. Notamment, en 1959, 1974 l'édition d'après celle de Yaoundé 1972, en 1986 et la dernière en 2006. Bien qu'étant un pays au niveau de développement moyen, comme le Cameroun, l'Égypte est une nation de football. Avec des clubs comme Al Ahly et d'autres qui dominent la scène footballistique africaine, le pays a su se doter d'infrastructures modernes. Le pays abrite un championnat de football professionnel. Avec toutes les conséquences sur les l'environnement sportif. Manifestement, l'Égypte fait partie de ces rares pays en Afrique susceptible d'organiser sans sourciller une compétition à 24 équipes comme l'exige la CAF.
La question qui taraude les esprits dès à présent dans les quartiers de Yaoundé et de Tibati est celle de savoir si les lions indomptables feront le déplacement pour le Caire. Tout le monde croise les doigts en attendant la suite qui sera réservée à la plainte des Comores auprès du Tribunal Arbitral du Sport (TAS) de Lausanne.
En rappel, le Cameroun, qui devait organiser la compétition, a été destitué par la CAF en novembre dernier. En effet, « toutes les conditions de conformités n'ont pas été respectées » selon la confédération africaine de football. Un appel à candidature auquel l'Egypte et l'Afrique du Sud ont répondu avait été lancé. Et c'est l'Égypte qui l'a emporté.
Stéphane Nzesseu