Selon certains analystes sportifs, la Confédération africaine de football sous le règne du compatriote Issa Hayatou semblait trouver de la cohérence avec l’esprit d’un panafricanisme qui s’intègre parfaitement dans les aspirations politiques des Etats africains.
L’interruption du mandat du malgache Ahmad Ahmad à la tête de la Confédération africaine de football (CAF), conduit aujourd’hui à une certaine comparaison avec le passage d’Issa Hayatou à la direction de l’instance faîtière du foot africain. Il y a comme une sorte de regret d’Issa Hayatou. Yannick Ndegue le manager de l’agence de marketing sportif 6Sports Marketing & Advertising dans une interview accordée à JournalduCameroun, note qu’avec notre compatriote, la CAF semblait trouver de la cohérence avec l’esprit d’un panafricanisme qui s’intègre parfaitement dans les aspirations politiques des Etats africains et donc, de l’Union Africaine.
«Indépendamment d’un quelconque chauvinisme Camerounais, on peut exprimer des regrets s’agissant du départ de Issa Hayatou à la CAF. Cela peut s’expliquer à plusieurs niveaux. D’abord sur un plan émotionnel, du fait de sa longévité, on a appris à s’habituer à ses méthodes. Son management assez long nous a donné l’impression d’une certaine homogénéité du football africain. S’agissant de la gestion de la CAF en tant qu’institution en charge de la promotion du sport, précisément du football, on avait l’impression sous Issa Hayatou que la CAF avait une opinion et un point vue à faire valoir sur l’échiquier du football mondial. Cela s’est par exemple reflété par l’augmentation du nombre de pays africains participant à la phase finale de la Coupe du monde, le positionnement de la CAN parmi les compétitions à rayonnement international, la gestion des droits TV et marketing de la CAN…», a-t-il déclaré.
Yannick Ndegue observe qu’avec Issa Hayatou, la CAF en tant qu’institution panafricaine avait de très bonnes relations avec les Etats.
«Hayatou a réussi à faire de la CAF un acteur de la géostratégie et de la CAN un outil au service de l’influence et du rayonnement diplomatique de l’Afrique en général, et des Etats en particulier. Tout cela fait qu’on regrette un peu son départ au regard de l’actualité qui es celle de la CAF d’aujourd’hui, avec des scandales à répétition. Sous Ahmad Ahmad on a eu l’impression que l’Afrique a perdu une partie de sa souveraineté. On se souvient de la désignation du secrétaire générale de la FIFA pour administrer la CAF, cela n’avait jamais été vu dans le monde. C’était est la preuve évidente que la CAF a perdu sa souveraineté», ajoute Yannick Ndegue.
A titre de rappel, la Commission éthique de la FIFA a décidé la semaine dernière de suspendre pour une durée de 5 années Ahmad Ahmad. Entre autres motifs avancés, on retrouve une accusation de détournement de fonds. Le désormais ex-président de la CAF par le biais de son équipe a indiqué qu’il va saisir le Tribunal arbitral du sport pour contester cette décision de la FIFA.
Liliane N.