La rencontre du lundi, 26 août 2019 dans la salle des réunions du cabinet du ministre de l’Administration territoriale (Minat) entre Paul Atanga Nji et les directeurs généraux de certaines entreprises de téléphonie mobile s’est déroulée dans un huis clos total.
Au cours de cette rencontre, le Minat a évoqué avec Frédéric Debord et Hendrik Kasteel respectivement directeurs généraux d’Orange Cameroun et Mtn Cameroon, la situation sécuritaire dans certaines régions. Il s’agit notamment de celles du Nord-Ouest, du Sud-Ouest, de l’Extrême- Nord, de l’Adamaoua et de l’Est.
En clair, indique le journal, il s’agissait de réfléchir sur la sécurisation de certaines transactions afin que les malfaiteurs n’utilisent plus certaines facilités mises en place par ces opérateurs pour faire du racket et commettre des actes de banditisme.
Le ministre de l’Administration territoriale a rappelé les prescriptions du gouvernement concernant l’identification systématique des abonnés au téléphone mobile. Car pour Paul Atanga Nji, il est plus que jamais question que les outils de communication servent au développement du Cameroun, au lieu de promouvoir les actions criminelles qui peuvent porter atteinte à l’intégrité du territoire.
Assistaient également à la concertation, le directeur général de l’Agence nationale des technologies de l’information et de la communication (Antic), Ebot Ebot Enaw et le secrétaire général du ministère des Postes et Télécommunications, Mohamadou Saoudi.
En attendant, sur place dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, c’est le branle-bas. Au moins 7 000 personnes auraient quitté Kumba en une semaine pour échapper à une opération de bouclage controversée annoncée par des militants séparatistes.
« Les populations fuient parce qu’on a annoncé trois semaines de Ghost town (villes mortes) du 26 août au 16 septembre. Ce sont beaucoup plus les gens de Kumba qui ont quitté leur ville. A Buea, le départ n’est pas autant massif que l’année dernière à la même période. Quant à Limbe, cette ville a toujours été à l’abri des violences », confie une journaliste résidant dans le Sud-Ouest.
Le déclencheur de cette débandade des populations de certaines régions des villes dites anglophones est la condamnation de AyukTabe et de neuf autres combattants sécessionnistes par le Tribunal militaire de Yaoundé le mardi 20 août 2019. Décision de justice suivie par un tract des sécessionnistes annonçant trois semaines des villes mortes à compter d’hier lundi 26 août jusqu’au 16 septembre. D’après les habitants de cette ville, la mesure vise à paralyser la campagne de retour à l’école initiée par le gouvernement et qui commençait déjà à porter des fruits.
Otric N.