Les avocats dans la ville de Yaoundé sont effectivement entrés en grève hier 30 novembre 2020.
Dans la capitale, le mot d’ordre de grève lancé par le Barreau du Cameroun a été respecté hier. Dans un communiqué paru, il y a de cela une semaine, Me Marie Claire Atangana Bâtonnier par intérim annonçait dès le 30 novembre 2020, la suspension du port de la robe jusqu’au 4 décembre prochain, ceci en riposte des violences policières sur les avocats. Au Tribunal de Yaoundé centre administratif, Ekounou et Mfou, les avocats étaient effectivement absents des salles d’audience.
Au centre administratif, selon le quotidien Le Jour édition de ce 1er décembre 2020, juste un seul avocat a été vu hier. Il s’agit de Me Ndem. Et, il était au Tribunal pour s’assurer que les instructions du Conseil de l’Ordre des avocats sont respectées.
«Les avocats ont décidé la suspension du port de la robe à partir de ce jour (30 novembre NDLR). Comme vous pouvez le constater, tout est au ralenti. Je suis là pour superviser. Après Yaoundé, cap sur Mfou pour m´assurer que les choses sont respectées. Nous sommes la voix des sans voix, pour ceux qui pensent qu´on peut ballonner les avocats, alors on assistera une fois de plus à cette situation », déclare l´avocat inscrit au Barreau du Cameroun.
Tribunal de grande instance
La grève des avocats impacte négativement sur la tenue des multiples procès programmés. Par exemple, on apprend qu’hier, par exemple au Tribunal de grande instance, les personnes poursuivies par la justice et qui ont été extraites des cellules de prison hier, se sont vues dans l’obligation de solliciter des renvois de leurs affaires. La raison étant qu’ils ne peuvent pas eux-mêmes assurer leur défense.
«On a toujours besoin d´avocat pour défendre sa cause tel que prévu par la loi. Aujourd´hui on assiste à un match en période de Covid sans spectateurs », déclare Me Ndem. Même au Tribunal criminel spécial, l’atmosphère était morose. Pas d’avocats, conséquence aucune audience ou procès tenu.
Cour d´appel
Toutefois on apprend du confrère Le Jour, édition suscitée, que des procès se sont tenus à la chambre correctionnelle de la Cour d´appel. Ils se sont déroulés dans la salle 3 et ont été conduits par la présidente Fernande Prisillia Singui.
«La présidente a dit qu´ici, on n´a pas forcément besoin d´avocats, c´est à la juridiction supérieure qu´on exige. Nous nous plions à la décision du juge. Comme vous avez constaté il y a quelqu´un qui a sollicité le renvoi parce que son avocat n´était pas là, madame la présidente a refusé et décidé de juger », déclare un justiciable approché par le confrère Le Jour.
Liliane N.