Des restaurants spécialisés dans la cuisine de cette viande attirent de nombreux consommateurs dans la cité universitaire, comme le rapporte un reportage de Cameroon Tribune cette semaine.
Au Cameroun, des restaurants qui proposent des plats peu ordinaires comme de la viande d’animaux domestiques sont dans l’aire du temps. L’un des plus populaires se trouve à Soa, au lieu-dit « Château ». Dans un reportage de Cameroon Tribune cette semaine, l’on apprend qu’ici, un seul plat est au menu : de la viande de chien.
« Comme le plat qu’il propose, ce restaurant sort du commun. Un petit hangar. Des morceaux de bois et des grosses pierres font offices de chaises, même si généralement, les consommateurs de la viande de chien mangent debout, autour de la marmite posée sur un feu de bois. Le restaurant ouvre uniquement le dimanche après-midi».
C’est une foule qui envahi le lieu, généralement aux environs de 14h. Le service se fait par ordre d’enregistrement auprès de l’épouse du propriétaire. Aucune plaque n’indique le lieu. De bouche à oreille, l’information a circulé et au fil du temps, le nombre de consommateurs se multiplie.
« Avant, je préparais un chien et je fermais à 17h. Mais aujourd’hui, je prépare trois à quatre chiens, et je ferme aux environs de 21h », confie Njobato Perovet, tenancier du restaurant dans les colonnes du journal.
L’appétit que suscite la viande de chien a des explications variées. « Je mange cette viande parce qu’elle est délicieuse, et moins coûteuse. Avec 500 F, tu as un énorme morceau. Je viens chaque dimanche prendre trois morceaux que je déguste au moins pendant trois jours », laisse entendre Jean-Marie Ondoa, étudiant. Et Ben Hamed Hassan, étudiant également, explique que dans « mon village, la viande de chien est sacrée. Quand tu la consommes, les sorciers ne peuvent plus t’atteindre », justifie-t-il.
La cuisine de cette viande reste une affaire de spécialistes. Car, il faut un assaisonnement particulier pour rehausser la saveur. « La viande n’est pas comme toutes les autres. Pour cuisiner, j’utilise du massep, du piment et de la citronnelle pour atténuer la forte odeur de sa chair. S’il n’y a pas ces deux condiments, la viande de chien n’est pas mangeable », assure Njobato Perovet, tenancier du restaurant. La cuisson se fait en trois heures de temps minimum.
Le circuit d’approvisionnement semble bien huilé et il s’agrandit en fonction de la demande. En effet, un coûte entre 5 000 F et 15 000 F. Son prix varie selon son état, son aspect et son poids. « Je n’achète plus les chiens qu’on vient me livrer sur place car plusieurs personnes se sont plaint de la disparition de leurs animaux. Maintenant, je vais dans les villages pour m’approvisionner. Aussi, je prends uniquement des chiens en bonne santé », explique le propriétaire de la structure.
La consommation de la viande de chien, autre fois réservée aux initiés, rentre de plus en plus dans les habitudes alimentaires. A Yaoundé, « Le perchoir » n’est pas le seul point de vente de la chair de chien. Dans les quartiers Nkolndongo, Nkoabang et autres, des restaurants proposent également cette viande. Beaucoup parmi eux proposant également de la viande chat.