Ils sont nombreux les artistes qui suivent le mot d’ordre lancé par Malhox. Seulement, il y en a qui ont décidé de pousser le bouchon plus loin en choisissant d’orchestrer des campagnes de sabotage des concerts des artistes étrangers aux Cameroun.
Depuis quelques semaines, les artistes musiciens, et particulièrement ceux de la musique urbaine, ont pris les devant d’un combat aux allures patriotiques. Il est question par leur lutte d’amener les multinationales basées au Cameroun à accorder une plus grande considération aux artistes musiciens du terroir. Un combat dont le capitaine semble être l’artiste Maalhox.
Au départ, simple mouvement de revendication d’une meilleure considération à leur endroit, les proportions que prennent progressivement le mouvement orchestré par Maalhox sont de plus en plus inquiétantes. En effet, ils sont passés à la vitesse supérieure en proférant via les médias des propos qui ont plombé le concert organisé il y a quelques jours à Yaoundé par l’un des maîtres de la Rumba congolaise, Ferre Ngola. Maintenant, ils ont dans leur viseur, le congolais Hiro. Ce dernier est l’invité d’une grande firme brassicole (Kadji Beer) à travers son produit K44. Il se produira en concert dans le cadre de ce qui est appelé le Sound Session qui se tiendra à Douala le 29 août prochain.
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La colère des artistes camerounais vient du fait qu’il y a quelques temps cette entreprise avait approché le musicien camerounais Salatiel pour la même campagne. A l’époque Salatiel aurait demandé 03 millions de FCFA pour sa prestation. Demande qui a visiblement courroucé les responsables de cette entreprise qui ont choisi de se retourner vers le congolais Hiro. Le problème, c’est qu’il est évident que HIRO ne repartira pas de Douala avec moins de 03 millions de FCFA dans ses poches. Au même moment, on n’a pas le sentiment que 03 millions de FCFA c’était trop demandé à cette multinationale qui fera un chiffre d’affaires plusieurs fois plus important grâce à la mobilisation de Salatiel.
« Vous avez refusé trouvant qu'il ne méritait pas une telle somme mais vous avez préféré donner certainement le triple à un artiste Congolais n'est-ce pas ? Ok. Pourquoi vous faîtes ça aux artistes Camerounais ? On vous a fais quoi ? Vous êtes payé pour nous faire ça ? Vous ne dansez pas sur nos musiques dans toutes vos cérémonies et charters ? Pourquoi vous nous banalisez de la sorte ? » Telles sont les récriminations qu’on lit depuis quelques jours sur les réseaux sociaux. Des récriminations suivies d’appels au boycott dudit concert.
Stéphane NZESSEU