La photo fait le tour de la toile. L’artiste musicien avait été primé en 2009 par la célèbre cérémonie de récompense des meilleurs acteurs de la culture de chaque année, les Canal d’Or.
C’est par un post sur son compte facebook, que le bassiste crée la sensation. Une image sur laquelle on voit le trophée trôner au milieu d’autres ordures. L’image est accompagnée d’un message : « Allez poubelle !!! #garbage. Tout ce qui n’a pas un sens est jeté… C’est quoi "Musien" ??? musée ?? J’ai retrouvé ça dans un vieux carton. On me l’avait envoyé par la poste. Ahhh les prix des platventristes. Tout est penché même le trophée. Bienvenue au pays où on a du bois et l’or…Mais les trophées sont en karabot »
En fait, sur le prix décerné au meilleur musicien World en 2009, on y lit « Artiste ou Musien World ». Richard BONA dit l’avoir sorti d’un carton et l’a balancé à la poubelle. Et les internautes de se demander s’il fût possible de conserver un carton fermé pendant 11 ans sans savoir son contenu. Etant entendu que cela lui fût envoyé par la poste.
Il faut dire que depuis quelques années, Bona Pinder Yayumayalolo, (à l’Etat Civil, plus connu de son nom d’artiste Richard Bona) s’illustre comme un farouche pourfendeur du régime de Yaoundé. Régime politique dont il dénonce les tares et les avatars chaque fois qu’il en a l’occasion. Il s’en prend aux différents responsables de l’administration de notre pays qui se démarquent par une gestion approximative de leur secteur d’activité.
Reconnaissons également que ces sorties de Monsieur Richard BONA sont le fruit d’une frustration. La frustration d’être originaire d’un pays dont une bonne frange des administrateurs sont aussi incompétents. Dans le désir de tirer les gens par le haut, l’artiste qu’il est joue avec les mots et les images pour s’attaquer aux problèmes des camerounais et interpeller, dans la mesure du possible, les responsables de l’Etat sur la déliquescence de la société.
D’une certaine manière ce serait un autre acte de dénonciation de l’amateurisme et de la négligence qui anime le milieu culturel de chez nous et qui justifierait cet acte qui choque. Mettre à la poubelle un trophée d’une cérémonie patronnée par la première dame du Cameroun, Chatal Biya. De plus, ce trophée, décernée en mondio-vision présente une coquille révélatrice.
Toutes choses qui nous donnent de dire qu’il faudrait inscrire l’acte de l’artiste dans un contexte de dénonciation. Il est naturellement attendu des excuses de l’organisation des Canal d’Or sur cette sortie provocante de Richard BONA.
Stéphane NZESSEU