C’est la religion dans les différentes administrations de la fonction publique camerounaise. Aujourd’hui, c’est un grand luxe de rencontrer un agent de l’Etat dans son bureau aux heures de service. Cette fois, par la voix du ministre Secrétaire Général à la présidence de la république, Paul BIYA compte mener la guerre contre ces fonctionnaires indélicats.
La présidence de la république du Cameroun fait aujourd’hui le constat d’une situation qui dure depuis plusieurs décennies. Une gangrène qui a contribué à pourrir le service public et participe à la dilapidation des biens de l’Etat. C’est ce 09 mars 2021 que le Ministre Ferdinand Ngoh Ngoh fait savoir que « la haute attention du Président de la République a été appelée sur le problème de l’absentéisme chronique des fonctionnaires et agents de l’Etat. Certains, pour éviter [de tomber sous le coup de la punition qui consiste à les placer, ndlr] en position d’absence irrégulière, ne travailleraient que quelques jours par mois. »
Manifestement, le Chef de l’Etat aura mis du temps pour écouter ces nombreux cris. Un autre retard, qui malheureusement a eu dans le fonctionnement de l’administration les mêmes conséquences que l’absentéisme qui est déplorée aujourd’hui. En effet, depuis 2005 au minimum, le Premier Ministre d’alors, Inoni Ephraim, avait engagé une lutte acharnée contre cet absentéiste des agents de l’Etat et des fonctionnaires. Plus encore, il avait joint à son combat ceux du retard au bureau et à l’utilisation abusive des véhicules de l’Etat. Très rapidement, on voyait des résultats. Des employés de l’administration qui recevaient des demandes d’explication et des sanctions parce que le Premier Ministre, venu à l’improviste dans leur service n’a pas trouvé des fonctionnaires à leur poste.
Mais aujourd’hui, les solutions que le gouvernement proposent pourraient paraître plus cosmétiques qu’autre chose. Pour régler la question de l’absentéisme, le Secrétaire Générale à la Présidence de la République prescrit une réunion du Conseil Supérieur de la Fonction Publique, ou alors que les ministres qui n’ont pas pu faire grand-chose jusqu’ici, remontent des informations vers une autre administration où justement des agents absentéistes vont traiter de ces remontées. De quoi être sûr que dans deux décennies on n’aura pas encore trouvé une solution à cette problématique.
Or, il est question ici de bousculer les gens dans leur léthargie et leur lenteur. Cette absentéisme qui est responsable de la grande lenteur de l’administration et même un facteur important qui crée la corruption rampante.
Stéphane NZESSEU