Le serviteur de Dieu a été sauvagement assassiné par les milices sécessionnistes qui mènent des actes de grands banditisme dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Son crime, avoir demandé aux séparatistes de cesser de raquetter les populations des deux régions en crise. Il travaillait pour l'ONG Initiative communautaire pour le développement communautaire (cominsud)
"Ce que nous pouvons établir c'est qu'il a fait une vidéo dénonçant les abus des séparatistes, leur demandant de limiter les souffrances infligées aux populations", a expliqué Fon Nsoh. Le péché de ce pasteur à qui les sécessionnistes ôtent brutalement la vie ce vendredi, c’est d’avoir, dans une vidéo, demander aux bandits de séparatistes de cesser de voler les habitants des régions qu’ils sont pourtant censés protéger. On ne cessera de le rappeler, plusieurs groupes se sont constitués dans les régions en crise dans le but de semer la terreur au sein des populations. Ils sont spécialisés dans la rapines, la raquette, la prise d’otage et la demande de rançon. Et tous ceux qui se lèvent ou qui élèvent la voix pour dénoncer et condamner cet état de chose, sont tout simplement assassinés.
Le pasteur Christopher Tandjo paye de sa vie son envie de protéger les populations qu’étaient censé protéger ces milices qui prétendent lutter pour l’indépendance de ces régions. Le pasteur travaillait par ailleurs avec le PAM (programme Alimentaire Mondiale) dans les localités en crise. Il a parcouru plusieurs villages et villes des régions du Nord-ouest et du Sud-Ouest. Au détour de ces rencontres avec les populations, il a eu le temps de se rendre compte que les milices qui disaient défendre les terres de ce qu’ils ont appelé l’Ambazonie, étaient plutôt des groupes qui desservent les intérêts des populations en question. Ils pillent, ils volent, ils participent à la torture de certaines personnes qui résistent à donner leurs biens, ils violent, et ils assassinent les leurs.
L’assassinat du pasteur Christopher Tandjo est la preuve que la lutte annoncée au départ est complètement dévoyée. L’assassinat de Christopher Tandjo démontre à souhait qu’au jour d’aujourd’hui, les habitants des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest sont les premières victimes de ces groupes de bandits qui sévissent dans ces localités. Manifestement, il faut mener des actions pour protéger ces populations pris entre deux feux, ceux des forces de l’ordre qui les accusent d’être complice avec les Ambazoniens ou de garder quelques-uns d’entre eux dans les domiciles ou dans les plantations. Et de l’autre côté, les miliciens qui prennent depuis un bon bout de temps, les pauvres habitants pour cible. Il faut continuer de dénoncer ces exactions sur les populations.
Stéphane NZESSEU