Maître Jean KENGNE est depuis ce jeudi 24 septembre entre les mains du groupement de gendarmerie de Bafoussam.
L’avocat au barreau d Cameroun ne va pas plaider pendant quelques jours. Et pour cause, il est de ceux qui ont choisi de plaider la mauvaise cause et de la manière la plus non démocratique possible. Lui qui est réputé être du nombre des « maître » de la procédure et de la norme a choisi expressément ce 22 septembre de violer les lois pour lesquelles il a juré de servir. Maître Jean KENGNE a violé la loi en allant braver les forces de maintien de l’ordre et l’autorité de l’Etat en participant activement aux marches insidieuses de mardi dernier. Des marches dont l’objectif avoué était de destituer le Chef de l’Etat nouvellement élue, ce à la faveur du scrutin de 2018.
Voir un avocat au barreau du Cameroun prendre part à de telles manifestations devrait interpeller l’ordre et le bâtonnier avec. Certes, nous sommes dans un pays de liberté. Mais comme le rappelle Charles Montesquieu, « la liberté est le pouvoir de faire tout ce que les lois permettent ». Or en l’état de la loi au Cameroun, mener des actions dans le but de destituer le Président de la République peut connaître de nombreuses qualifications pénales. Il n’est pas exclu que Maître Jean KENGNE se soit lui-même jeté dans la gueule du Code pénal camerounais.
Toutefois, sur des questions de procédure, le collectif des avocats en charge de la défense de tous les militants du MRC interpellés à la suite de cette marche déplore les mécanismes mis en place par les autorités de la gendarmerie. Selon leurs déclarations, Maître Jean Jacques KENGNE aurait été arrêté hier par le chef du bureau des enquêtes criminelles du groupement de gendarmerie de Bafoussam sous les « ordres écrits de sa hiérarchie » si l’on s’en tient donc à ce qu’affirme ce collectif d’avocat. Maître Jean Jacques KENGNE aurait été conduit vers un lieu inconnu de ceux-ci jusqu’à ce matin et le collectif appelle le barreau à convoquer de façon « urgente » une assemblée générale des avocats sur les conditions d'exercice de la profession craint que l'avocat arrêté face L'objet d'une « disparition forcée ». Le collectif tient le Chef du bureau des enquêtes criminelles du groupement de gendarmerie de Bafoussam pour responsable de tout ce qui pourrait arriver à son membre et dénonce une arrestation « arbitraire et abusive ». Malgré ces griefs, nous continuons de croire au professionnalismes de nos forces de l’ordre. Et nous savons que Maître KENGNE aura l’occasion de s’expliquer devant la justice.
Stéphane NZESSEU