Comme on pouvait s'y attendre, la Sénat une fois de plus a fait fonction de caisse de résonance et ne s'est pas pencher sur les requêtes des artistes. Ils ont fait la sourde oreille aux cris de nombreux professionnels de l'art et de la culture. Les représentants du peuple cette fois ci démontre à suffire qu'ils ne représentent pas le peuple.
Les deux chambres de la représentation nationale ont dit leur mot sur la question. C'est validé. Les incongruités et les reculades entérinées par cette loi ont laissé les honorables des deux chambres indifférents. Une loi qui s'attaque aux fondements même de la démocratie, la liberté d'association, d'expression et d'action. Désormais, il faudra pour être artiste, recevoir l'autorisation du seul ministre de la culture.
Une voie ouverte à la censure tacite et aux manipulations des acteurs encore naïfs dans ce milieu pourtant fondateur de la qualité de la société. Si par ce mécanisme de contrôle tout azimut, mis en place par'le gouvernement camerounais, ils parviennent à orienter l'inspiration, mais davantage les idées diffusées par ces communicants de notre patrimoine, bonjour l'extrême dictature.
D'un point de vue pratique, le problème n'est pas tant que ça la mise en place des fédérations d'artistes ou encore l'exigence d'un agrément pour être reconnu et exercer. Car il faut le savoir, c'est ainsi que les choses fonctionne ailleurs. Sauf que dans ces pays, ils ont créé en amont toute l'infrastructure et toute la logistique qui permette au reste de la machine de fonctionner.
Dans ces pays, les artistes jouissent d'une véritable reconnaissance dans le processus de construction de l'Etat, le système protège leur gagné pain, par des mécanismes de protection de leurs droits ils ont une certaine garantie d'avoir de vieux jours dans la quiétude. Or, au Cameroun, on est encore au stade de fouiller les salles de spectacles.
Le cinéma ferment, le peu de festival qui essaye tant bien que mal de tenir la route n'a pas de moyen pour se pérenniser et grandir en qualité. Les artistes sont abandonnés à eux mêmes. Pie encore, quand on sait que cette loi vient à la suite des sorties de Richard BONA, suivie de celle de Charlotte Dipanda, on voit clairement que loin de vouloir le bien des artistes, il est question ici de les museler. Et une société qui muselle ses artistes, est une société où la pensée et la libre pensée va s'amincir pour le bien de ceux qui veulent se perpétuer à la tête de l'État.
Loi sur la culture : Mani Bella dénonce la loi culturicide
Stéphane NZESSEU