Dans l’objectif de promouvoir l'identité linguistique de la communauté sourde et de sensibiliser l’opinion publique à l’importance des langues des signes pour la pleine réalisation de ses droits fondamentaux, l'Assemblée générale des Nations Unies a proclamé le 23 septembre Journée internationale des langues des signes.
C’est dans sa résolution 72/161, que l'Assemblée générale des Nations Unies, met l’accent sur la nécessité de préserver les langues des signes en tant qu’éléments essentiels de la diversité linguistique et culturelle à l’échelle mondiale et de favoriser l’accès aux services et à une éducation de qualité dans ces langues. Elle insiste notamment sur le principe de « Rien de ce qui nous concerne ne peut se faire sans nous », faisant référence à l’implication des communautés de personnes sourdes dans les activités qui les concernent.
Célébrée cette année sous le thème « les droits de la langue des signes pour tous! », cette journée est consacrée à la sensibilisation sur la surdité et la présentation de la culture sourde. «La Journée internationale que nous célébrons aujourd’hui met en relief l’importance des langues des signes dans la réalisation des objectifs de développement durable et, en particulier, de la promesse qui réside au cœur de ces objectifs, celle de ne laisser personne de côté. Cette Journée internationale nous donne également l’occasion de soutenir et de protéger l’identité linguistique et la diversité culturelle de tous les locuteurs et toutes les locutrices des langues des signes.» A affirmé António Guterres, Secrétaire général des Nations Unies
Selon la Fédération mondiale des sourds, il existe environ 72 millions de personnes sourdes dans le monde et 80% d'entre elles vivent dans des pays en développement. Elles utilisent collectivement plus de 300 langues des signes différentes. Il s’agit de langues naturelles à part entière, structurellement distinctes des langues parlées.
L’Assemblée générale des Nations Unies révèle par ailleurs que, dans de nombreux pays africains, la sensibilisation générale envers la déficience auditive est faible, et le manque de ressources entraîne un manque de programmes de dépistage auditif.
La déficience auditive peut être due à des causes génétiques, à des complications à la naissance, à certaines maladies infectieuses ou infections chroniques de l'oreille, à l’utilisation de certains médicaments, à l’exposition à un bruit excessif ou au vieillissement. En Afrique, et particulièrement dans les pays au sud du Sahara, la rougeole, l’otite et certaines infections bactériologiques constituent les principales causes de surdité chez les enfants. Selon une étude récemment publiée dans la revue The Lancet, entre 20% et 25% des enfants africains sourds le sont à cause d’une méningite mal soignée, et environ 10% du fait de la rougeole.
Danielle Ngono Efondo