Victor Nkele Ngoh, délégué du gouvernement auprès de la communauté urbaine de Kumba a réduit de 40% l'amende initiale de 25 000 FCFA infligée aux commerçants dont les magasins ont été fermés parce qu'ils avaient respecté un verrouillage imposé par les séparatistes au début du mois.
Ceci fait suite à une manifestation pacifique organisée par pas moins de 200 commerçants le mardi 17 septembre 2019. Les commerçants ont pris d'assaut les locaux de la communauté urbaine pour exiger la réouverture gratuite de leurs magasins.
Victor Nkele Ngoh avait d'abord résisté aux demandes des commerçants. Il a dit que pendant que certains d'entre eux protestaient, leurs pairs s'étaient déjà précipités pour payer la pénalité de 25.000 FCFA. Il fera ensuite des concessions, réduisant l'amende à 15.000 FCFA et rouvrant tous les magasins dans l'espoir que les commerçants paieront l'amende dans un délai d'un mois.
« Ce peuple au nom duquel vous protestez est très rusé. Il y a parmi vous des gens qui s'étaient déjà précipités pour payer l'amende. Il y en a tellement », a déclaré le délégué peu de temps avant de céder à la pression. Les commerçants n'étaient cependant pas unanimes à éviter les appels des villes fantômes et autres formes de désobéissance civile ordonnée par les séparatistes.
Les magasins du marché principal de Kumba, qui sont resté fermés depuis le lundi 02 septembre 2019 en raison d'un verrouillage ordonnée par les ont été scellés par les autorités municipales. Accompagné par les forces de sécurité, le délégué du gouvernement a supervisé la fermeture de tous les magasins du marché principal de Kumba, le mardi 03 septembre 2019, la caravane se rendant dans d'autres marchés et locaux commerciaux.
S'adressant aux journalistes peu après avoir apposé des scellés sur les magasins, Victor Nkele Ngoh a déclaré que la décision de sceller les magasins visait à punir les commerçants qui respectent un verrouillage imposé par les combattants séparatistes et leurs promoteurs. Il s'attendait à ce que son action ait un effet dissuasif sur les autres commerçants.
Pour le délégué du gouvernement, la situation sociopolitique des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun n'a rien à voir avec les commerçants et rien n'explique donc leur décision de garder leurs magasins fermés pendant une journée de travail normale.
Les commerçants disent cependant qu'ils craignent d'être pris pour cible par les séparatistes. « Si l'État peut sécuriser nos magasins, il ne sera peut-être pas en mesure de protéger nos familles contre les séparatistes », disent les commerçants.
Otric N.