C’est une image forte que les lions indomptables ont communiqué ce jeudi soir à l’occasion de la rencontre des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des Nations 2021. Les deux genoux au sol, ils ont fait à leur manière, le deuil des enfants morts à Kumba.
Ce n’est pas la première fois que des sportifs posent des genoux au sol lors de l’exécution de l’hymne national. Le phénomène, très présent dans la culture américaine, traduit de prime à bord la revendication, la contestation, la protestation. Ces derniers mois, à la faveur du mouvement « Black Matter » on a vu des sportifs noirs pour la plupart et des blancs aussi les accompagnants, poser un genou au sol et parfois un poing levé pour marquer le souvenir de ce genou posé sur le cou du jeune américain George Floyd. Tout en rappelant que les Etats Unis ont une longue culture de protestation à travers la pose d’un genou au sol. Ce qui n’est pas la même chose avec ce que vient de faire les lions indomptables du Cameroun.
Les lions du Cameroun initient un nouveau modèle…
A l’entame du match qui les oppose au Mozambique ce jeudi 12 novembre 2020, les lions indomptables inscrivent dans l’histoire du sport, une nouvelle manière de marquer sa détresse et sa peine. Le signe généralement usité est le brassard noir qui est arboré par tous les joueurs durant la rencontre de football. Ce qui a l’avantage de rappeler tout au long de la partie que l’équipe porte le deuil.
Mais une nouvelle marque entre en jeu dès ce soir, les deux genoux posés au sol. Les joueurs sur le stade, mais aussi le staff technique. Se mettre à genoux avec les deux jambes, ce n’est pas la revendication, mais c’est le symbole de la consternation, le signe de la douleur. Les deux genoux au sol, c’est le moyen par lequel les lions indomptables ont choisi de dire aux populations du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, mais singulièrement à ceux de Kumba, que nous portons le deuil et nous partageons votre peine.
On peut également se dire que le jour du deuil national tel que décrété par le Chef de l’Etat, le drapeau est mis en berne, et se mettre à genou c’est comme pour se mettre sous le drapeau, comme pour se mettre en berne également. Quelle belle image !
Stéphane NZESSEU