La capitale économique est sous les feux des projecteurs. En moins d’une semaine, que de crimes recensés par les médias. Les uns plus violents que les autres. A cette allure, il faudra réfléchir par deux fois avant de circuler dans les rues de la ville de Douala.
La ville de Douala fait parler d’elle depuis une semaine. Et ce n’est pas en bien. Des cas de vol, de viol, de petites filles retrouvées en putréfaction dans un domicile privé, des citoyens qui sont dépouillés de leurs effets personnels, et parfois jusqu’à la mort. Dimanche dernier, c’était l’émoi au quartier Nkonmondo (dans l’arrondissement de Douala 1er), la petite Tracy âgée de 9 ans, dont la famille était sur les traces depuis le jeudi de la même semaine, sera retrouvée dans le domicile d’un blanchisseur d’origine malienne, voisin de ladite famille. En plus de la dépouille de la petite fille, deux autres corps dans un état avancé de décomposition. Alors que les populations ne se sont pas encore remises de tout cela, c’est un employé d’une grande surface qui est froidement abattu en plein jour dans les rues de Bonanjo. Ce dernier venait de faire le retrait d’une importante somme d’argent pour le compte de son entreprise. Comme si cela ne suffisait pas, dans la nuit de mardi à mercredi on a comptabilisé pas moins de 15 cas d’agressions simples et à mains armés.
D’où proviendrait cette recrudescence ?
D'abord les causes classiques propres à la ville de Douala. Le manque d’urbanisation qui créé une promiscuité sans pareil. Les bidons villes pullulent. L’absence d’éclairage publique. Les patrouilles de police qui se font de plus en plus rares. Certains agents de police se plaignant du sous-effectif dans les postes de police et de l’absence de matériel suffisant pour assurer les rondes en garantissant sa sécurité.
Mais il faut également aller chercher dans des causes plus récentes. Notamment, la crise anglophone et ses conséquences. La principale étant le déplacement de centaines de milliers de populations des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest vers la région du Littoral et singulièrement, vers la ville de Douala. La population urbaine de la capitale économique connaît donc depuis quelques années une explosion non maîtrisée par les autorités de la ville. Et cette croissance a pour effet, l’accroissement de la pauvreté, la rareté du travail et le décuplement des vices civiques. Pendant que de nombreuses filles se livrent à la prostitution, les garçons s’adonnent aux braquages et aux autres formes de crimes. Il y a péril en la demeure.
Lire aussi : Faits Divers : Un journaliste de Canal2 International se bat avec ses agresseurs
Stéphane NZESSEU