Les forces de police ont dû recourir à l’usage du gaz lacrymogène pour ramener le calme au lieu-dit Rhône-Poulenc dans la ville de Douala. A la base de ces accrochages, le refus des benskineurs de payer l’impôt libératoire.
Ce lundi matin, les agents de la mairie de douala 5e sortent sur les artères de l’arrondissement pour intercepter les conducteurs de moto qui n’ont pas en leur possession la preuve du paiement de l’impôt libératoire. Ces agents vont se positionner dans plusieurs points stratégiques de Douala 5e. Mais c’est le poste de policier de la commune, placé au Carrefour Rhône-Poulenc qui va faire preuve de plus de radicalité et de brutalité à l’endroit des conducteurs de mototaxis.
Progressivement, les agents de la Mairie vont réussir à confisquer un bon nombre de motos. C’est alors que les conducteurs d’engins à deux roues vont durcir le ton et refuser de se plier aux exigences des agents de la Mairie. Au fur et à mesure que les moto taximen refusent leur nombre devient grand autour du poste de contrôle. C’est alors qu’ils engagent un rapport de force, s’appuyant sur le nombre et sur leur solidarité légendaire. Désormais, ils opposent une fin de non-recevoir à l’exigence de paiement de l’impôt libératoire. La tension monte entre les collecteurs de cet impôt municipal et les moto taximen rassemblés et qui font preuve d’une extrême solidarité. Face à ces conducteurs d’engins à deux roues déchaînés, les agents de la police municipale se retrouvent très rapidement en minorité. Ils font le choix d’appeler les forces de maintien de l’ordre qui vont vite arriver en renfort.
Il va s’en suivre un court moment d’échauffourées entre, d’une part les conducteurs de motos qui voulaient récupérer les motos déjà confisquées, et d’autre part, les agents de la police municipale et les forces de maintien de l’ordre. Ces derniers vont faire usage du gaz lacrymogène pour éloigner les conducteurs de moto et les badauds qui commençaient à se mêler à l’affaire.
L’impôt Libératoire
L'Impôt Libératoire (IL) est un impôt acquitté par les contribuables exerçant une activité commerciale ou industrielle ne relevant ni du régime de base, ni du régime du bénéfice réel, ni du régime du simplifié d'imposition. L'impôt libératoire est dû par commune, par établissement, et par activité dans le cadre de l'exercice de plusieurs activités distinctes dans le même établissement. Toutefois, le marchand ambulant paie l'impôt libératoire uniquement dans la commune de son domicile. L'impôt libératoire est payé trimestriellement, dans les quinze jours suivant la fin du trimestre pour lequel il est dû. Il est payé à l'aide d'une fiche. Toute personne qui entreprend une activité soumise à l'impôt libératoire doit en faire la déclaration dans les 15 jours qui suivent le début de l'activité. Elle ne doit payer cet impôt qu'à compter du premier jour du trimestre au cours duquel elle a commencé d'exercer. Le paiement de l'impôt libératoire donne droit à la délivrance d'une fiche de paiement. Le non- affichage de cette fiche entraine la fermeture de l'établissement concerné.
Stéphane NZESSEU