Loin des discours empreints de tribalisme et de division qui animent les réseaux sociaux depuis quelques années maintenant, les camerounais « ordinaires » restent des hommes et des femmes qui s’aiment qui sont prêts à prendre des risques jusqu’au sacrifice pour venir en aide à un des leurs sans distinctions d’appartenance ethnique ou de proximité sociologique. L’effondrement d’un immeuble à Douala ce weekend a été le terrain d’expression de cette solidarité qui caractérisera toujours le citoyen du Cameroun.
Les témoignages recueillis sur les lieux de l’accident sont éloquents. Grâce à la bravoure et à la célérité des moto taximens et des passants ce fameux après-midi à Malanguè (le quartier de Douala où s’est produit le drame), le bilan de ce drame aurait été catastrophique. Dans les tours de 16 heures et plus quand l’immeuble de trois niveaux s’effondre brusquement, les camerounais des environs accourent à la rescousse des personnes restées coincées dans les décombres.
Dans ce mouvement spontané, on oublie les discours politiques, on oublie les théories de haines, les constructions de déstabilisations du tissu social national. A cet instant, ces citoyens ne pensaient plus qu’à cette femme et ses deux enfants qui sont restés coincés et qui appelaient à l’aide. Parmi ceux qui sont venus promptement au secours de ces personnes qui ne demandaient qu’à vivre, personne n’a chercher à savoir de quelle religion, ou de quelle appartenance philosophique étaient les sinistrés. Ils sont simplement venus à l’aide d’autres camerounais en détresse.
Ce genre de comportement républicain, ou tout simplement humain est récurent dans notre société. Au point où on se pose la question de savoir d’où vient finalement cette grande averse d’injures et de dénigrement de l’appartenance tribale auquel on assiste sur certains médias et sur les réseaux sociaux en particuliers. A voir ce qui se passe au quotidien, les camerounais semblent plutôt très solidaires et attachés les uns aux autres.
Un immeuble de 4 niveaux s’est effondré à Douala ce weekend
Cette exacerbation du discours haineux tel que l’on l’observe sur les plateformes de communications numériques sont très loin des réalités quotidiennes des camerounais. Ces derniers se côtoient dans les marchés, prennent les mêmes taxis, « bâchent » sur les mêmes motos et partagent « une bière » dans les mêmes bars.
Toutes choses qui nous donnent de constater que le discours tant déploré vient d’ailleurs. Il vient peut-être des politiques en mal de sensations et qui veulent distraire les citoyens des vrais enjeux de développement. De toutes évidences, il est question aujourd’hui de démasquer le monstre de la haine et de la division, et de le renvoyer dans les abîmes.
Stéphane NZESSEU