Les motos taxis de Yaoundé ne sont plus dans les zones de confinement. Ils sont revenus aux attitudes et aux limites d’avant les interdictions de la communauté urbaine. Finalement, la lutte des agents de la communauté urbaine a été très violente, mais pas efficace du tout.
Carrefour Coron à Yaoundé ce mardi matin. Juste au niveau du carrefour en prenant l’embranchement qui va vers le quartier Ekounou, ils sont bien présents. A califourchon sur leurs engins, les conducteurs des motos taxis attendent les clients. Rodrigue A. est un moto taximan dont c’est la ligne. Il ne se souvient même plus depuis combien de temps ils ont à nouveau franchi les limites imposées par les forces de l’ordre. « Les gendarmes nous ont dérangé pendant deux semaines ici. Mais on leur disait que c’était la perte de temps, ils ne croyaient pas. Ils sont où maintenant ? (…) Ils nous interdisaient d’arriver jusqu’au carrefour Coron et même qu’on ne pouvait pas aller à Mvog Atangana Mballa et Mvog Mbi. »
Effectivement, les benskineurs avaient été confinés à l’entrée de la garde présidentielle située à une centaine de mètre du carrefour Coron. A ce moment, une escouade de gendarmes se postait et empêchait aux benskineurs d’aller au-delà des limites. Pour notre chers Rodrigue « Aujourd’hui nous pouvons aller dans toutes les directions comme cela se faisait avant les jours de confinement. Leur affaire là c’était le feu de paille. » Seulement, il faut reconnaître que les motos ne peuvent pas franchir le carrefour Mvog Mbi en toute quiétude. Les agents de la communauté urbaine ont choisi de se dissimuler au sein de la population tout autour des grands carrefours tel Mvog Mbi, la Poste Centrale et autres pour le moment venu, sauter comme de beaux lions sur les conducteurs de moto.
La circulation des conducteurs de moto a été circonscrite aux entrées des quartiers où les taxis de ville ne peuvent pas avoir accès. De plus le centre-ville et les quartiers résidentiels sont interdits à la circulation de ces motos. Mais à la réalité des faits, toute cette rigueur n’est valable qu’en journée. Une fois la nuit tombée, puisque les agents de la communauté urbaine ne sont plus là, la ville devient un no-mans-land, à la merci des benskineurs. Une situation qu’on retrouve aussi les samedis après-midi et les dimanches. Toutes choses qui donne à s’interroger sur la stratégie mise en place par la communauté urbaine pour assainir la salubrité dans la circulation dans la ville de Yaoundé.
Lire aussi : Crise des mototaximen : Les accrochages se poursuivent
Stéphane Nzesseu