L’accident ferroviaire qui s’était produit à Eséka le 21 octobre 2016 avait causé la mort de 79 personnes et fait 600 blessés.
Depuis l’année 2016, la journée du 21 octobre rappelle à de nombreuses familles camerounaises et compatriotes, de mauvais souvenirs. Car c’est ce jour où certains enfants sont devenus orphelins, certains époux veufs et épouses veuves. Certaines familles ont pu faire le deuil. D’autres comme celle de Me Dorothée Dissake n’ont jamais pu faire leur deuil, ne sachant pas exactement ce qui est arrivé à leur proche.
Les chiffres officiels de ce drame ferroviaire parlent de 79 personnes décédées et 600 blessés. Elles étaient toutes à bord du train N°152 de la compagnie Camrail. Ledit train transportait plus de passagers qu’il n’en fallait en temps normal. On a parlé de plus de 1000 passagers. En fait il convient de rappeler que des personnes voulant à tout prix se rendre dans la ville de Douala, sont parties à la gare routière, parce que le transport interurbain étant impossible, du fait de la route qui s’était effondrée au niveau de Matomb sur la Nationale N°3.
Comme il est d’usage, l’Etat a voulu identifier les causes de cet accident. Et c’est le Cabinet d’expertise Pierre Cerutti qui avait été choisi. Le 9 octobre 2019, Pierre Cerutti a adressé une lettre à Paul Biya le Président de la République. Le président de ce cabinet français faisait savoir au Chef de l’Etat que son rapport est disponible. Mais, il n’a pas été transmis à la justice et aux avocats des victimes.
«Le rapport définitif du cabinet Cerutti du 14 février 2017 n’a jamais été communiqué ni aux magistrats ni aux conseils des victimes. Seul le rapport d’étape du cabinet Cerutti du 21 novembre 2016 a été produit en justice alors que le rapport d’expertise de 70 pages, qui avait été adressé par DHL à la Présidence de la République du Cameroun en 46 exemplaires (23 en langue française et 23 en langue anglaise) à l’attention d’un haut commis de l’État encore en fonction (et réceptionné par ses soins) dont 2 exemplaires de grand luxe à votre attention, a totalement disparu», peut-on lire dans cette correspondance.
En bref le rapport du Cabinet Cerruti pointait des manquements graves de la part de la société CAMRAIL, filiale du groupe Bolloré, depuis la direction générale jusqu’aux équipes opérationnelles.
Liliane N.