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Drame d’Eseka : Retour sur les faits avec le Professeur Charly Gabriel Mbock

lundi, 26 octobre 2020 14:51 Nicole Ricci Minyem

Dans cet entretien, l’homme qui arbore parmi de multiples casquettes, celle d’Anthropologue revient sur le sentiment qui l’habite quatre ans après l’accident du train 152, d’abord en tant que victime mais aussi en tant que Fils du Nyong-et-kelle qui regrette le fait que jusqu’à date, les promesses faites par le Gouvernement soient restées lettres mortes.

 

-         Merci Professeur Charly Gabriel Mbock d’avoir accepté de répondre à nos questions. Quel est le sentiment qui est le vôtre alors qu’on se remémore de ce jour tristement célèbre ?   

Sentiment de Révolte et de honte. Révolte parce que nous avions un contrat avec une compagnie qui n’a pas honoré son contrat ; révolte parce que j’ai été témoin d’une horreur insoutenable.

J’ai vu des enfants, des jeunes, des femmes mourir ; J’ai vu des hommes crevés littéralement et se faire couper les bras parce qu’eux-mêmes demandaient  qu’on les arrache à la carcasse, à la ferraille. j’ai vu transporter des dames dans des brouettes,

Ils répétaient, ivres de douleur « Coupez, Coupez moi le bras pour qu’on me sorte d’ici ».

A l’hôpital d’Eseka, j’ai été témoin de plusieurs navettes de pickups où les cadavres étaient entassés comme autant de sacs de patates ou de cacao.

Voilà la révolte et, je trouve que d’avoir échappé à cette catastrophe, ne peut pas être pour moi, un sujet de satisfaction parce que j’ai presque honte d’avoir survécu.

Le privilège, qu’on peut avoir de sortir de ce genre d’enfer ne peut pas se transformer en joie ; parce que j’y ai perdu en plus de mes compatriotes qui ne demandaient qu’à arriver là où ils voulaient aller, une nièce et c’est une perte dont jusqu’ici, la famille ne s’est pas relevée.

-         La construction d’une stèle et la transformation de l’hôpital d’Eseka en Centre hospitalier de référence sont entre autres les promesses qui vous ont été faites, à vous comme aux populations de ce Département. Promesses vaines, pas tenues Professeur

Vous savez, la honte et la révolte que j’ai mentionné plus haut se greffent  à un sentiment de choc, parce que le scandale dure. Eseka est une ville historique pour le Cameroun mais c’est malheureusement une cité oubliée pour notre Afrique en miniature.

Ceux qui ont longtemps combattu les pères de l’Indépendance sont aux affaires  alors que nos héros qui ont donné leur vie s’en sont allés sans jamais pu jouir des fruits de leurs sacrifices.

Une ville comme Eseka qui ressemble  pratiquement à un cimetière et qui en sus, est humiliée par des promesses, que personne ne tient, je suis profondément révolté.

J’entends en appeler à la Communauté Basa’a Mpôo Bâtie pour qu’elle se rende compte que dans son Cameroun, elle reste marginalisée, au point que même lorsque la ville est sinistrée comme elle l’a été il y’a quatre ans, même lorsque les membres du Gouvernement font les promesses, ils ricanent après.

Vous savez, Eseka est une ville qui a été marquée négativement, alors que le travail des Fils d’Eseka, des enfants du Nyong et Kelle a été fait pour l’honneur de tout le Cameroun.

C’est un peu comme si on disait « Si le Cameroun est indépendant, c’est de la faute des Basa’a Mpôo Bâtie» ; Or aujourd’hui, ceux qui combattaient l’Indépendance, s’enivrent de champagne, il faudrait savoir.

-         Quel est votre message aujourd’hui, à l’endroit des victimes de cette catastrophe qui attendent encore que les promesses qui leur ont été faites soient tenues ? 

Je voudrais dire aux familles sinistrées que c’est une catastrophe qui va nous traumatiser pendant longtemps puisque des familles entières ont été mutilées. Courage et force pour ceux qui croient en Dieu, quelque soit l’appellation qu’on lui donne, parce que la Foi peut sauver de la dépression.

Aux populations d’Eseka en particulier et du Nyong et Kelle en général, je dis salut et chapeau parce que j’ai vu ces personnes se mobiliser autour des carcasses pour sauver des vies qui pouvaient encore l’être.

Ils ont travaillé avec rien, c’est à leur honneur.  Et c’est à l’honneur des autorités de l’époque, le maire Jean René Libock ; Enfin, je souhaite que les populations du Nyong et Kelle et plus globalement, que les Basa’a Mpôo Bâti se rendent compte que si elles ne font rien elle-même, rien ne sera fait pour elle.

D’où l’importance des associations comme les Mbog Liâa, d’où l’importance de la bataille que les élites Basa’a Mpôo Bâtie ont engagé en réclamation de la création de la grande Région de la Sanaga Maritime parce qu’on nous a divisé pour nous fragiliser ;

Aujourd’hui, l’intelligence, puisque nous en avons demande qu’on fédère les énergies pour que les Basa’a Mpôo Bâtie se retrouvent dans la grande Famille de la Sanaga Maritime.

 

Entretien mené par Nicole Ricci Minyem

 
 

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