Le ministre des droits de l’homme du Togo est péremptoire. Pour lui, l’homosexualité est une pratique « contre nature ».
Dans son pays le TOGO, un peu comme au Cameroun, la pratique de l’homosexualité n’est pas admise au sein de la population. Pour la plupart des togolais, il ne s’agit ni plus ni moins que d’une pratique « contre nature ». La sanction pénale au TOGO, c’est trois ans de prisons ferme et d’une très forte amende pécuniaire.
Au cours d’une conférence qu’il donnait ce lundi dans la capitale Togolaise, le ministre en charge des droits de l’homme a tenu à faire une précision : « L’homosexualité n’est pas un droit de l’homme ; ce qui est un droit de l’Homme, c’est le droit à la vie sexuelle ». Pour lui, il est hors de question de céder à la dépénalisation comme dans certains pays d’Afrique où les droits des personnes LGBT (lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenres) commencent à être reconnus.
Le ministre Christian Trimua ajoute : « Le Code des personnes et de la famille définit le mariage comme l’union d’un homme à une femme. Ensuite le Code pénal incrimine tous les actes contre-nature entre des gens de même sexe ». Il a toutefois nuancé son propos en reconnaissant in fine que « ce que les uns et les autres font de leur vie sexuelle en catimini les engage ». Puisque la vérité est qu’il est impossible de mettre un policier derrière chaque personne au point d’entrer dans les chambres voir ce que chacun fait de son sexe.
Le ministre de Faure Gnassingbé intervenait ainsi à l’occasion d’un dîner de presse organisé à Lomé par le Collectif des Associations Contre l’Impunité au Togo dans le cadre de la journée internationale de la Déclaration universelle des droits de l’homme.
Et c’est ce qui fait toute la complexité de cette question. Puisque d’un côté du fait des dispositions de la loi, il est interdit une pratique sexuelle. Mais d’un autre côté, tout le monde reconnaît d’une manière ou d’une autre qu’il est impossible de surveiller tout le monde. A la fin, c’est une question de responsabilité individuelle. C’est chacun, qui dans la liberté de son intimité, utilisera son sexe comme il l’entend. Et dans un contexte comme celui du Togo ou du Cameroun, il n’est pas possible que les praticiens de cette sexualité l’assument en public. C’est alors qu’ils tombent sous le coup de la loi. De ce point de vue, serait-ce possible de dire qu’il s’agit d’un droit individuel mais pas reconnu sur le plan collectif ?
Stéphane NZESSEU