Ils veulent garder l’anonymat pour des raisons évidentes. Mais ils estiment que la CRTV ne reflète plus aujourd’hui le fleuron de la télévision qu’elle était censé être.
« Même si la Direction de la communication de la maison ou même notre DG prend la parole pour contester ce qu’a affirmer la jeune députée de Douala là, il n’en demeure pas moins qu’elle a quand même raison. La CRTV, vue de l’intérieur, vraiment ça laisse parfois à désirer. Que dire de l’extérieur alors ? », dixit un employé en service dans l’une des nombreuses stations de la chaîne dans le littoral.
Ce dernier nous fait comprendre que les bancs de montage qu’ils utilisent sont vétustes, bon nombre des caméras sont encore analogiques. Ce qui a des effets sur la qualité des images, le temps mis pour l’acquisition et le traitement des images. La diffusion aussi à ses problèmes. Ce n’est pas la grande sérénité professionnelle au sein des services.
« Je peux vous l’avouer, beaucoup de gens restent à la CRTV à cause de la garantie du salaire mensuel et sa consistance, et pour les nombreux autres qui sont des collaborateurs externes, c’est le rêve d’être enfin recruté un jour, mais en attendant, ils profitent du nom de la chaîne nationale pour se faire de l’argent dehors. Vous voyez donc que le but, l’ambition de plusieurs qui travaillent dans cette grande maison, ce n’est pas la performance t la grande qualité du service rendu, mais la quête de l’argent, des missions etc. ».
Parfois des conflits entre personnes laissent des conséquences sur la qualité de certains programmes, quand ce ne sont pas les « rushs » des reportages qui disparaissent dans les machines de la technique.
Tout n’est pas si sombre. D’après nos interlocuteurs, le nouveau Directeur Général a fait beaucoup d’améliorations « mais il lui est encore difficile de changer les mentalités ». Des efforts qui sont progressivement perceptibles à travers un certain dynamisme dans l’information. « Le DG travaille pour que les plateaux de télé soient attrayants, il a recruté beaucoup de jeunes journalistes qui ne sont pas encore matures pour les défis de la maison, mais bon ils auront le temps de faire leur chemin ».
Seulement, au lieu d’accuser et d’invectiver, il est demandé à la jeune Nourane de faire des propositions pour que le média rayonne davantage selon elle. Car la critique est facile mais l’art reste difficile.
Stéphane NZESSEU